Viva Death – Curse The Darkness

Genre: Rock alternatif                ® 2010

Viva Death fait partie de ces groupes difficiles à classer tant les influences sont nombreuses. Composé de membres des groupes Foo Fighters, Face to Face et The Vandals, ce projet qui existe depuis 2002 a toujours officié dans un rock des plus underground avec l’utilisation de guitares dites « de baryton », qui donne une texture particulière. Bien que la plupart des titres du groupe ont tendance à partir dans tous les sens, on sent tout de même une réelle maîtrise de l’ambiance.

Curse the Darkness est un album-concept où les VD présentent leur vision d’un futur proche, un futur où le chaos est maître, où une poignée de survivants de notre espèce tente désespérément d’affronter des hordes de monstruosités sanguinaires. Au fur et à mesure de l’écoute, l’auditeur (en l’occurence moi) traverse les différentes étapes de ce qu’on appelle un monde post-apocalyptique, comme par exemple le titre d’ouverture « The Life You Save (May Be Your own) » qui fait référence au mode « chacun-pour-soi »dans une telle situation sur un fond musical volontairement bancal, car très punk californien, un peu hors contexte il faut dire mais pourtant nullement inintéressant.

L’album se poursuit dans des contrées garage (« Impact » est le meilleur exemple avec sa ligne de basse assassine et son chant saturé), new-wave (« Bullet Under Mind Control ») et dans des expérimentations sonores inqualifiables (« Love Lust Trust » avec ses tambours aussi mystiques que l’arpège répétitif, « Talking Backwards » et ses voix féminines suscite un énervement profond avec son rythme saccadé) qui entrecoupent l’énergie dégagée par l’ensemble de l’album. « Everything’s Tic-Toc » met les pieds dans un hard-rock mélodique  qui en fait l’un des titres les plus efficaces et accessibles de l’album, avec également « Freeze » et ses riffs qui surgissent de partout et nulle part en même temps, où un solo frissonnant vient s’interposer au bout de deux minutes. Même le titre pop de l’album « Out of Reach » est accueillit chaleureusement par mes écoutilles, comment résister à une telle mélodie.

On pourrait presque parler de shoegaze avec « It’s Like This » avec sa voix profonde, ses nappes de claviers et une reverb poussé au maximum sur les guitares.  Puis virage à 180 degrés avec le noisy « Wisdom » où Keith Trever n’hésite pas à dénoncer l’intégrisme dans certaines religions. En conclusion, nous avons le droit à une ballade acoustique sobrement intitulée « Crutch », atmosphérique, peu prétentieuse, juste délicieuse.

Véritable surprise qu’est cet album! Il est d’autant plus surprenant que le thème abordé par les textes de Keith contraste avec l’idéologie « sex, drug and rock’n’roll »  reflétée dans les instrumentations. Toujours accrocheuse, jamais trop accessible, la musique de Viva Death est une espèce rare, dont Curse the Darkness est en voie de devenir le flambeau des cinq californiens. Je me demande juste comment un tel album peut être reproduit sur scène, en espérant justement qu’ils en fassent la promo, au risque de passer vite aux oubliettes. Bref nous ne sommes là que pour penser du bien de cet album si atypique mais diaboliquement redoutable.

8/10

Laurent.

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