Helloween, LE groupe précurseur du speed mélodique et ses 25 années d’activité. Aussi mythique que non-médiatisé, le groupe teuton a pondu des chef d’oeuvre qui ont changé la face du métal, à savoir Keeper of the Seven Keys – Part 1 et Part 2 qui apportèrent en 1987 un côté « happy » à notre univers bien aimé.
Pourtant le groupe s’est un peu laissé allé durant la décennie 90’s, nous pondant les quelques albums bien fades que sont Pink Bubbles Go Ape (1991), Chameleon (1993), The Time of the Oath (1996) et Metal Jukebox (1999). On retiendra tout de même les acclamés Master of The Rings (1994) et Better Than Raw (1998) avec sa magnifique jaquette. C’est alors qu’en 2000 le groupe nous pond The Dark Ride, album que je porte personnellement dans mon coeur car très sombre et direct. Mais le groupe est à ce moment au bord de l’implosion, suite à l’échec commercial de leur dernier effort, et les tournées promos se font bien rares, ce qui n’arrange en rien la donne. Il aura fallu attendre trois longues années avant un retour aux sources avec Rabbit Don’t Come Easy (2003) qui, bien que non dénué de défauts, a relancé la machine Helloween. Nouveau line-up stable, le power-mélodique joyeux était de retour.
Jusque ce 7 Sinners, dont j’étais impatient de découvrir le contenu. Evidemment, je m’attendais à du power mélodique comme on en ramasse à la pelle aujourd’hui, et c’est alors que j’entend Dani Löble marteler sa batterie à laquelle s’ajoute un riff bien heavy sur « Where The Sinners Go », et un Andi Deris qui n’avait jamais chanté de la sorte. Le morceau est prenant, et je me refuse à cracher sur un tel inattendu.
On reconnaît la patte Helloween, on a affaire à un album loin d’être bâclé et puissant, avec un côté martial très présent. Il n’y a qu’à écouter « Are You Metal ? », « Long Live The King » ou « Raise The Noise » pour s’en rendre compte, ainsi que les plus rock’n’roll « You Stupid Mankind » et « The Sage, The Fool, The Sinner« . Les mélodies sont aussi au rendez-vous, avec « Who Is Mr. Madman ? », World of Fantasy », « If A Mountain Could Talk » et « My Sacrifice », où les deux guitaristes Michael Weikath et Sascha Gerstner excellent aussi bien dans les rythmiques que dans les envolées solistes. En revanche on retiendra moins les ballades « The Smile On The Sun » et « Not Yet Again » qui auraient pu être mieux fournies en énergie. Et en guise de final, le groupe nous conte une fable épique, « Far In The Future », qui deviendra surement un classique d’ici quelques années voire mois.
Un travail honorable de la part d’un groupe d’une telle envergure: une prod’ de qualité, des titres qui s’enchaînent sans accrocs (je ne compte pas les deux « ballades », qui passent plus inaperçues qu’autre chose). On a même le droit à un artwork des plus classes, mention spéciale à notre petite citrouille adorée qui, à l’inverse du Eddy de Maiden, a conservé son charme depuis Walls of Jericho (1985). Le power allemand a encore son mot à dire, et je ne vois nul autre que Helloween qui puisse encore réunir modernité et empreinte musicale de manière efficace.
7,5/10
Laurent.