Nos petits suisses préférés n’en ont pas fini de nous servir la crème de la crème. Le groupe de Franz Treichler (chant, guitare) ne nous a jamais déçu dans son long parcours, avec onze albums tous plus surprenants les uns que les autres, évoluant au fur et à mesure de l’indus pur (L’Eau Rouge, 1989) jusqu’au très rock’n’roll Super Ready/Fragmenté (2007) en passant par le très électronique Second Nature (2000), l’ambient Music for Artificial Clouds (2003) et l’acoustique Knock on Wood (2009). Les « jeunes dieux » sont devenus au fil du temps une référence auprès du public métal, même si les guitares se veulent généralement discrètes.
Cette nouvelle galette des Fribourgeois est un parfait medley de ce qu’ils ont pu faire jusque là: expérimentations électroniques, accoustiques et ambient qui s’accordent comme papa dans maman. Il semblerait d’ailleurs que le titre de l’album soit tiré des paroles d’un des titres les plus marquants du groupe, « Kissing the Sun » (Only Heaven, 1995), le groupe préserve le mystère dans la jaquette mais il est peu probable que cela soit une coïncidence. Comme si le groupe s’était inspiré de ses propres bébés en leur redonnant une couleur inédite, toute fraîche. Les paroles de Franz sont toujours aussi décalées mais jamais ridicules, car non-dénuées de subtilité (« Tenter le grillage »). En terme d’instrumentation, l’ensemble est plutôt hétérogène, c’est d’ailleurs l’album le plus diversifié du groupe et donc le moins direct, mais il est inutile de se creuser à tenter de cataloguer cet album, car The Young Gods fait désormais plus que de l’indus, il a inventé un univers propre à sa religion. Et c’est pourquoi on ne peut que s’agenouiller face à un tel engouement.
8,5/10
Laurent.