Est-ce une simple coïncidence ou une opération marketing que de sortir un album éponyme en novembre 2009, précisément deux semaines avant l’évènement mondial du même nom signé James Cameron? La question est inévitable, tout comme la procuration d’un nouveau bébé de ce groupe particulier.
Un groupe de Death mélo suédois qui n’est pas (plus) un plagiat d’In Flames ou de Dark Tranquility, on croirait presque au miracle, n’est-ce pas?
Après un Schlacht aux accents plus Métalcore qu’autre chose, les cinq barbares s’enferment dans les studio de Gain Music deux ans plus tard pour reprendre les choses là où Throughts of No Tomorrow les avaient laissées, et pondre ce qui sera l’album de la maturité. Retour donc à un métal certes plus tendre mais en outre plus digeste que son prédécesseur. Inutile de lésiner dans les éloges, Avatar frappe fort avec son album éponyme: son propre pour dix pistes qui n’ont pas été intégrées pour des histoires de remplissage, mais qui ont chacunes été le fruit d’une reflexion visant à donner une singularité à chacune.
Comment résister à ce tsunami de mélodies inventives, générées par deux guitaristes virtuoses et un chanteur exceptionnel, Johannes Eckerström, qui sait où placer son chant clair, à l’instar de Scar Symmetry mais sans les fausses notes. L’album se veut accessible dans le sens où la brutalité d’antan a laissé place à des morceaux comme « The Great Pretender », « Shattered Wings » et la démoniaque « Out of Our Minds » emplis d’une intensité qui fait de plus en plus pâle figure dans le genre. Même les deux minutes de death de « Pigfucker » ont leur place dans toute cette créativité aini que la moins puissante mais très rock’n’roll « Roadkill ». Et il n’est pas question de laisser filer « Lullaby(Death All Over) » qui est d’une beauté déconcertante.
Sans réels artifices, voici un groupe qui sait allier puissance rythmique et mélodie délicieuse. A vrai dire, tous les morceaux sont entêtants, soit par un chant modulé de manière a varier la donne, soit par une ligne de guitare qui va faire que… Il y a quelque chose non loin du génie qui pèse sur cet album, ni trop technique, ni trop conventionnel, on tient là une des pièces métal les plus intéressantes de cette période fin 2009-2010. Un vrai régal.
Laurent.