Ugly Kid Joe – America’s Least Wanted

Genre: Heavy-rock californien      ® 1992

Dans la courte carrière qu’est celle de « Joe le gamin laid », ce pantin articulé par cinq gus issus de la chaleur californienne, il n’y a aura eu qu’un véritable succès: America’s Least Wanted, le premier méfait d’un groupe non dénué de satyrisme envers son propre pays.

L’Ep As Ugly As They Wanna Be avait déjà entamé la marche de gloire du combo avec les hits en puissance « Everything About You » et « Madman », que l’on retrouve sur ALW.

Oui parce qu’en vérité, les Ugly Kid Joe sont apparus à un moment fatidique, cette année 1992 où le grunge et la fusion était en plein essor alors que le glam et le hard FM  devenaient de plus en plus ringards. Et il semblerait qu‘ALW ait mis tout le monde d’accord: la production n’a pas pris une ride, mais il est évident que l’élément qui a fait la force du groupe est la voix éraillée et si reconnaissable de Whitfield Crane, considéré comme un des meilleurs chanteurs de rock de tous les temps (chose à revoir, il n’atteint pas le charisme d’un David Lee Roth ou la puissance d’un Bon Scott, mais on s’en rappelle tout de même), même si le duo Davis/Crockett (rien à voir avec le célèbre trappeur) impose une ambiance lourde dans les morceaux sur laquelle les solos de  Fortman font souvent fureur.

Du bon heavy rock de bout en bout à l’image de « Panhandlin’ Prince », de la tuerie « So Damn Cool » ou de « I’ll Keep Trying », un peu de funk avec « Same Side » où apparait le gratteux Dean Pleasants d’Infectious Groove, et quelques semi-ballades comme « Busy Bee » ou le tube « Cats in the Cradle », reprise de Johnny Cash, suffisent à l’époque pour faire vibrer le monde entier.

Un album et puis s’en va, la suite de la discographie bien qu’elle ne soit véritablement pas mauvaise (surtout Menace To Sobriety (1995) qui écope d’un son encore plus énorme) n’aura jamais le succès escompté suite au virage plus « sérieux » que le groupe a suivi, délaissant même sa mascotte sur ses pochettes. La plupart des intéressés ne trouveront leur bonheur que dans ce premier opus riche en petits détails forts stimulants. Soixante minutes de pure poésie américaine, c’est déjà ça, non?

Laurent.

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