Deadsy – Commencement

Genre: Indus alternatif       ® 2002

Alors qu’à la fin des années 90, la superstar Cher nous gave avec son tube interplanétaire « Believe », son fils Elijah « Blue » Allman monte un groupe qui ne visera absolument pas le même public. Oui parce qu’entre un pop-rock dancefloor destiné aux radios du monde entier et un métal alternatif/industriel intimiste, ce n’est même plus un fossé dont il est question.

Concrètement, Deadsy est très influencé par la new-wave des 80’s, mais également par la nouvelle vague nü-métal, Korn en tête. Après un premier album passé inaperçu et franchement moyen, le groupe est en mal de bassiste avant de demander en 2002 un coup de main à leur ami Jay Gordon, dont le groupe Orgy cartonne au pays de l’Oncle Sam, pour l’enregistrement de Commencement. Comme si le quintet avait décidé subitement de sortir de sa coquille, il signe chez Dreamworks pour conclure un pacte avec E.T, et nous proposer un métal venu d’ailleurs assez original, même si on peut dénoter une similitude avec Orgy, ne serait-ce que dans l’effet de voix organique, et Korn pour la lourdeur de l’ambiance.

C’est avec « The Key to Gramercy Park » que s’entame l’odyssée de l’espace. Un titre fort où le synthé n’est pas anodin, ambiance froide mais rythmée, plutôt recherché pour une accroche.
Ce sera le seul « tube » de l’album. Car après celà, plus question de miser sur le rentre-dedans, dès « Winners », le rythme ralentit et l’ambiance se transforme en un curieux mélange d’Alice au Pays des Merveilles (le synthé) et de poésie morbide. Pour être tout à fait honnête, l’écoute de Commencement peut s’avérer pesante, pour ainsi dire chiante si on recherche le gros riff qui tâche.

Non pas que les morceaux soient inutiles, mais le son hyper-gras et la batterie réverbérée façon 80’s ne sont pas là pour assouvir une soif de métal, ils ne font que poser une atmosphère sur laquelle le chanteur raconte beaucoup de bêtises, il faut dire. On n’est pas très loin du gothique parfois (« Future Years », Seagulls », « Le Cirque en Rose »), ou de The Cure plus pop (« She Likes Big Words »). « Tom Sawyer » est une reprise du super morceau de Rush, que les Californiens n’ont pas du tout massacrée, il s’agit même du morceau le plus intéressant de l’album, rien n’a été épargné, du clavier aux roulements de batterie grandioses. Disons qu’il fait éclater un sac à côté de nos écoutilles après avoir été soporifié par la vitesse d’exécution des morceaux précédents.

Est-ce une manière de montrer qu’on a pas envie de se taper l’image « fils à maman thunée jusqu’aux dents »? Si c’est le cas, le pari est franchement réussi, car il est difficile d’imaginer un autre auditorium que les inconditionnels de rock industriel à tendance goth. Un groupe sacrément discret pour ce qu’il est, mais qui aurait quand même pu appuyer davantage sur la manette de l' »hyper-espace » histoire de ne pas mettre en doute son appartenance au genre métal. Pas à jeter mais pas indispensable non plus.

Laurent.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s