Tyrant Of Death – Parasite

Genre: Djent industriel               ® 2011

Lorsqu’on fait référence à l’attribut « génie » pour désigner une personne aux facultés intellectuelles hors-normes, la plupart des interlocuteurs pensent tout de suite à des physiciens, à des chimistes, ou à des chercheurs tout court, sauf qu’ils oublient systématiquement une chose vraiment essentielle: la musique est également une science, et se classe même aujourd’hui dans ce qu’on appelle l’alchimie.

Nous, intéressés, en auront connu des alchimistes du métal: entre Peter Tägtgren et Devin Townsend pour désigner le top du top, y’a pas photo, ce courant est l’un des plus riches artistiquement parlant du monde. Sans trop d’effusions, un jeune prodige canadien (tiens, tiens…) au simple patronyme d’Alex a bombardé le marché en larguant trois albums consécutifs en 2010, trois opus qui  auront fait découvrir un style encore peu exploité à ceux qui ont pu mettre la main dessus, le Djent industriel. Mais qu’est-ce donc, ce machin? C’est simple, vous prenez Meshuggah en moins torturé, vous le tartinez sur une baguette de Pain, et surtout vous ôtez la voix, parce que oui Tyrant of Death est un projet purement instrumental.

Il faut avouer quelque chose: suite à une accessibilité difficile à l’ensemble de la discographie de notre ami Alex, il sera difficile de faire le point sur l’évolution artistique de ce mercenaire. Il faudra se contenter de ce Parasite qui à première vue se révèle impressionnant, quand on sait que le monsieur s’est occupé de tout comme un grand. Son énorme, écrasant à souhait, batterie qui part dans tous les sens et sonorités électroniques par-ci par-là appuyant une ambiance assez froide et sombre, qui donne l’impression de traverser l’espace à vive allure dans un immense vaisseau abandonné.

Le plus difficile dans ce genre d’expérience, c’est d’éviter de faire deux fois le même morceau. Et pour ça, notre gus s’en sort pas trop mal, car entre morceaux hyper lourds en mid-tempo (« Commence », « Sealed Eyes »), purement industriels (« The Gates ») ou complètement speed (« Liberation Out of Chaos », « HyperSpace », « Spirometra »), il y’a de quoi saliver pour tout amateur de guitare accordée 10 tons en dessous. Même « [Parasites] » en raison de ses paroles indéchiffrables apporte une touche expérimentale supplémentaire.

Il est peut-être déplacé de penser qu’une bonne voix death aurait donné encore plus d’ampleur à la musique de l’artiste, mais on ne peut pas non plus demander au peuple de déplacer la tour Eiffel. Tous les éléments sont déjà bien à leur place, comme quoi même sans solo virtuose, on peut combler ce manque par l’utilisation d’une double pédale et de roulements percutants, jamais en décalage avec les nombreux riffs qui parsèment les titres de Parasite.

Nous ne parlerons pas tout de suite de véritable innovation musicale, mais TOD a le privilège d’exceller dans un des registres les plus difficile d’accès du métal, le djent (après le drone, faut pas déconner, tout de même). Tout ça pour dire que ce quatrième album en un an est un véritable plaisir, et qu’il ne tarde de découvrir ce que nous a concocté cet autre canadien fou l’année passée, histoire de voir si notre opinion tiendra toujours la route. En attendant une chose est sûre, cette galette ne « parasite » en rien la platine, et se permet même le luxe de devancer les quelques autres albums attendus de ce mois de janvier. Et toc.

Laurent.

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