Elle est loin, l’époque où le look androgyne faisait fureur au sein du glam rock, qui se cantonne de nos jours au pays du Soleil Levant avec la mouvance Visuel Kei. Très dansant, le glam est au début des 70’s à son apogée avec des artistes comme David Bowie, T-Rex, les New York Dolls et The Sweet, rebaptisés Sweet à partir de l’album Sweet Fanny Adams, leur premier gros succès.
Après avoir entendu l’album éponyme de Queen, ces derniers durcissent radicalement le ton en incorporant des éléments hard-rock qui rend leur son encore plus percutant que celui de leur concurrent, Slade, de même que Brian Connolly s’inspire des puissants effets de chant de Freddie Mercury.
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de ce groupe, sachez que ce premier véritable album est tout bonnement torride. Peut-être faut-il apprécier le glam pour en arriver à de telles louanges, mais nul doute que n’importe qui apprécierait autant se lâcher sur une piste de danse que d’écouter à tête reposée Sweet Fanny Adams, l’unique bombe à onze titres que nous ont concoctés les british.
Légèrement technique mais bien plus efficace que la plupart des formations psychédéliques alors en vogue, la musique du quatuor est quelque peu innovante pour l’époque en vue des différents éléments qui la compose: sans cracher sur le prog’ (flagrant sur les introductions), le groupe a privilégié les mélodies et le gros son de guitare, il suffit d’écouter le hit en puissance qui fait figure d’ouverture, «Set Me Free», pour se laisser convaincre qu’on n’a nullement affaire à de la soupe ici. Energie, batterie furtive, effets phaser à la Deep Purple qui a le chic de faire tourner la tête, ces gars-là en avaient dans le pantalon pour mettre sur pied autant d’influences à la fois.
Une mine à tubes aussi tonitruants les uns que les autres, jamais cet album ne souffre de quelque temps mort, même les titres plus classiques comme le boogie «Peppermint twist» ou «Restless» ont grandement leur place ici, et «Burn on The Flame» avait de quoi faire pâlir les pourtant bons Slade. «No You Don’t» et «Own Up, Take a Look at Yourself» reprennent les sentiers bâtis par Nazareth, surtout lorsque Connolly s’amuse à imiter les intonations criardes de Dan Mccafferty.
Sans avoir vu les années passer, Sweet Fanny Adams se révèle aujourd’hui comme un monument de la courte histoire du glam rock qui, avec Electric Warrior de T.Rex et «The Rise and Fall…» de Bowie, donnera d’une part naissance au punk et d’autre part au glam métal accompagné de la débauche qu’on lui connait. Une invitation à la joie, au plaisir de l’écoute, à la provocation aussi, mais la provoc’ utile, celle qui vous place au-dessus de la majorité bien pensante en terme de personnalité. Un chef-d’oeuvre et puis s’en va…
9,5/10
Laurent.
Bien Lolo ,excellente chronique, ces mecques la étaient des dieux! ils ont donné le virus de la gratt a beaucoup de gens! Hommage a sweet!