Muse – Absolution

Genre: Muse                               ®2003

Septembre 2003, troisième round. Avec un succès interplanétaire acquit grâce à deux albums monumentaux, le public est en droit de se demander ce que le trio peut nous proposer de mieux, ou de différent pour un troisième opus, considéré comme le cap décisif de n’importe quel artiste. Showbiz était particulièrement basé sur l’émotion alors qu’Origin of Symmetry, bien que dans la ligne conductrice de son prédécesseur, a dévoilé une maîtrise technique à couper le souffle. Même si personne ne peut prévoir ce que nous a concocté le groupe pour Absolution, tout porte à croire que la croisée entre la technicité et l’émotion doit être ici poussée à son paroxysme.

Et en effet, après tant d’attente, Muse nous lâche une sacrée bombe. Niveau structure des morceaux, la formule couplet calme – refrain explosif est toujours présente, mais ce n’est que pour mieux faire profiter des nombreux éléments qui les composent. Le son est plus lourd, porté par un duo basse/batterie qui sera le fil conducteur de l’album, tantôt entraînant tantôt évasif.

Pas question de plaisanter, plutôt que de commencer sur un morceau accessible, Absolution est immédiatement porté par les claviers agressifs et synthétiques de « Apocalypse Please ». Pour ce qui est de la diversité de l’engin, elle est encore plus flagrante qu’auparavant, car après un tel premier morceau inspiré de la musique classique, place au rock traditionnel des tubes en puissance « Time Is Running Out » et « Hysteria » avec son mythique riff de basse. On tape presque dans le métal avec « Stockholm Syndrome » dont le refrain, contrairement à ce que beaucoup pensent, est juste bien placé et loin de casser le rythme du morceau, car rappelons-le, l’intensité n’est pas qu’une question de vitesse. Ce sera même confirmé avec la planante « Sing for Absolution » ainsi qu’avec « Blackout » qui dévoile, pour la première fois de l’histoire du groupe, des arrangements de cordes. Point important, Matthew s’est encore amélioré vocalement, délaissant l’hystérie au profit d’une voix plus posée, plus mature. « Butterflies & Hurricanes » est un des titres les plus réussis de la première trilogie du combo: complet de maîtrise instrumentale et de mélodies accrocheuses, aujourd’hui inoubliables.

Les Muse ont-ils alors réalisé l’album parfait de bout en bout? C’était trop beau pour être vrai, car on ne peut pas en dire autant sur la fin. Hormis une « The Small Print » nerveuse mais qui n’a rien d’exceptionnelle non plus, on se demande ce que vient faire un titre comme « Endlessly » dont le côté expérimental ne colle pas encore bien à l’essence de la formation, n’est pas Radiohead qui veut (encore eux, oui, mais ce n’est jamais gratuit d’en parler). « Thoughts of A Dying Atheist » est légèrement pompeuse, renouant avec l’esprit des deux premiers albums mais en moins inspiré,  et le morceau final n’a rien d’un « Megalomania » ou d’un « Hate This & I’ll Love You » en dépit de quelques beaux passages qui auraient dû être approfondis.

Malgré tout, l’inspiration flotte sur une bonne partie d’Absolution qui ne fera que confirmer l’immense succès d’un groupe ayant forgé sa propre vision des choses en l’espace de quatre ans. Une fois de plus Muse innove dans son style, et il faudra attendre trois longues années pour connaitre le digne successeur de ce superbe album. Muse 4Ever.

Laurent.

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