Et un groupe de métal alternatif de plus, un. Faire le tri de tout ce qui provient de l’Outre-Atlantique prend dorénavant bien plus de temps que d’écouter tout ce qui a été récolté depuis la naissance du grunge, car entre les mélodies mielleuses du post-grunge et le non-renouvellement du métalcore, il y a franchement de quoi pleurer.
Pourtant, Egypt Central fait partie de ces quelques formations dont les albums s’écoutent d’une traite, ne possédant que des tubes potentiels ou du moins une faible proportion de titres pompeux. Ces dernières années, seuls Rev Theory et Alter Bridge sont parvenus à apporter du neuf, armés non seulement d’une production solide mais aussi d’une inspiration débordante. Il semblerait qu’Egypt Central ait rejoint la cour des grands avec ce White Rabbit énergique, à des lustres du rock mollasson de Shinedown.
Qu’est-ce qui permet à un tel album d’être écouté plusieurs fois? La diversité. Effectivement, chaque piste de White Rabbit possède son point fort qui lui permet d’être différente d’une autre. Démarrage puissant avec le couplet lourd et entraînant de «Ghost Town», enchaînement assassin avec «White Rabbit» et le plus gros hit de l’album au patronyme juste, «Kick Ass», ainsi que The Drug qui rappellent les meilleures heures des Dead Poetics par exemple.
L’influence de Fuel est également palpable sur les titres un peu plus calme comme «Goodnight», «Change» ou «Enemy Inside», notamment dans les mélodies de Falls qui ne sont pas sans rappeler celles de Brett Scallions, parfois faciles mais jamais vraiment désagréables.
Et puis pas question de perdre le fil, «Down in Flames» reprend plus ou moins la forme de «Kick Ass» mais en y incorporant des couplets plus softs. «Surrender» signe un ultime coup de boost avec son chant sucré mais tellement bien adapté au gros riff de Jeff James entre un «Dying To Leave» à la Third Eye Blind et une ballade semi-acoustique, «Backfire», qui sera donc la seule.
En piochant dans un paquet de références du genre, Egypt Central est arrivé au final à pondre un album presque redoutable, presque car sacrément vitaminé à défaut d’être purement original, mais la nostalgie de ces artistes qui cartonnaient dans la première moitié de la dernière décennie joue très certainement un rôle majeur dans l’appréhension de ce disque. Espérons que le Lapin Blanc donnera l’envie à d’autres de se reproduire de la sorte, car les carottes risquent d’être cuites bien plus vite que prévu.
Laurent.