Maiden, Saxon, Def Leppard… Ces groupes sont des pointures du heavy métal, les responsables du renouvellement du genre popularisé par Black Sabbath, Judas Priest et Mötörhead. Sauf qu’aucun des trois n’aura eu autant d’impact sur le thrash métal que Diamond Head: le groupe de heavy préféré de Metallica sort son premier album Lightning to the Nations en 1980, le fameux « album blanc » comme s’amusent à le dénommer les fans, enregistré en seulement deux semaines dans un petit studio du Stourbridge.
Oublié à tort par bien du monde, ce diamant brut aux carats indénombrables à pourtant de quoi décrédibiliser un Iron Maiden (l’album) bien moins produit et plus punkisant. Se servant des racines speed de la bande à Lemmy tout en empruntant ses riffs à Judas, Diamond Head se présente avec un line-up irrésistible: le guitariste lead Brian Tatler, le bassiste Colin Kimberley, le batteur fou Duncan Scott et le charismatique chanteur/guitariste Sean Harris. Dévoilant un aspect plus mélodique que ses confrères notamment au niveau du chant, le british band aura concocté sept tubes pour autant de morceaux !
La particularité de cet album est que le rythme ne s’essouffle jamais. Pas de ballade, très peu de breaks, les couplets et les refrains s’enchaînent à la vitesse de la lumière, impossible de s’ennuyer une seule seconde. Une bonne majorité du public connaît la version de Metallica du terrible « Am I Evil? » et son intro mythique enregistrée en une seule prise. Le parallèle avec le futur thrash de la Bay Area est inévitable : le chant de Harris en inspirera plus d’un ainsi que cette assise rythmique implacable et sacrément entraînante. Les riffs ne sont pas des plus techniques, en revanche les solos de Tatler demeureront à jamais gravés dans nos esprits. Une certaine homogénéité règne et pourtant, chaque morceau propose son petit détail qui fait toute la différence. Navigant entre Motörhead (« Helpless ») et le Priest ( « Lightning to the Nations » ; « Sweet and Innocent »), un clavier colore même le plus speed des morceaux, « The Prince » pour une mélodie du tonnerre, non loin des premiers amours de Deep Purple.
Lightning to the Nations est considéré comme le plus emblématique de leur maigre discographie, sachant que Borrowed Time n’est pas bien loin derrière. Une tuerie intemporelle qui aurait pu remporter haut-la-main la Palme d’Or de l’album NWOBHM de 1980.
L’album a été réédité en 1997 avec huit titres en prime plutôt bons mais qui n’ont pas eu le même impact que les sept initiaux.
Une expérience à ne pas louper.
Laurent.