Jusqu’il y a cinq ans, Internet ne permettait pas forcément à quiconque souhaitant se faire connaître d’arriver à ses fins. Les grands sites de streaming comme Youtube étant tout justes populaires, la télévision avait encore le dernier mot. En France, c’est en 2007 que le campagnard Kamini rencontre un succès flamboyant avec son hit fait maison « Marly-Gomont », vu par des millions d’internautes et ensuite relayé par les médias.
L’histoire de Justin Bieber est légèrement différente. Le gamin s’en est sorti seul, non comme si maman avait fait un enregistrement vidéo d’un concours de chant local et l’avait balancée sur Youtube. Le petit Justin atteint rapidement une notoriété en donnant des coups de mèche au patron d’Island Records, qui va lui faire rencontrer le rappeur Usher sous le coup de la pression . Sa carrière est lancée, et My World est la première moitié du chef-d’oeuvre de ce petit prodige.
Quinze ans et déjà autant de talent… Parlons un peu de la pochette: contre toute attente, notre ami se présente la joue tendue en attendant sobrement une baffe sur un arrière-plan volontairement indiscernable pour se focaliser sur ces lèvres pulpeuses, photo qu’il aura préféré à la chaine en or ou à la feuille de chanvre. Son beau pull noir révèle quelque peu une volonté d’être déjà adulte, soit une maturité qui se ressent surtout dans sa musique. Une voix sensuelle rarement entendue dans le R’N’B popisant, et un sens de la musicalité qui dépasse même celui du dieu Mickael Jackson. Le premier single paru « One Time » est une vraie tuerie, avec ses « hey » qui changent des habituels « yo » ou « ho ». Les beats électroniques n’ont rien d’originaux mais on ne demande pas à un tel artiste de faire quelque chose de différent, on lui demande de faire ce qui plait à ceux qui n’ont rien à écouter et ce n’est pas plus mal quand on voit l’excellent résultat. Le duo avec Usher « First Dance » est à tomber par terre, ainsi que « Common Denominator », morceau idéal pour accompagner une « remise en place de mèche », geste très courant dans le XVIè arrondissement de Paris par exemple.
Un vrai talent, devenu l’icône de toute une génération, Justin Bieber se fera même descendre dans les Experts pour que nous, fans, réalisons à quel point nous l’aimons. Une révolution musicale qui permettra surtout à tous les artistes du monde de passer pour des dieux vivants. Merci, Justin.
Laurent.
Mince te connaissant j’aurais cru à une critique bourrée de jeux de mots vaseux et beaucoup plus direct
Enorme!!!!! Superbe chronique qui ne cede pas à la démolition directe,ce qui rend la critique encore plus efficace. On se rend compte ici de ta qualité d’écriture. Bravo Lolo 😉