Est-il encore nécessaire de présenter Opeth, l’un des groupes les plus fascinants de ces vingt dernières années ? Imprévisible, et longtemps porte-parole de cette mixture entre death et rock progressif, la bande de Mickael Akerfeldt surprend son public à chaque sortie, transformant le plomb (…progressif?) en platine entre métal technique et séquences acoustiques de toute beauté. En apprenant qu‘Opeth allait mettre fin à son appartenance au registre death pour se consacrer uniquement à un rock purement 70 sur Heritage, tout laissait croire que ce virage aurait marqué nos esprits une fois de plus car on connaît l’incroyable savoir-faire du groupe quoiqu’il fasse.
Surprise, donc, mais pas la même qu’avait procuré Blackwater Park, Damnation ou Watershed. Cette surprise là fut produite, non pas par l’extase mais par une sensation d’amertume. Pour la première fois, Opeth ne parvient à convaincre qu’il est un groupe génial. La faute à quoi ? On peut comprendre que sir Akerfeldt s’en contrefiche de son passé puisqu’il a prétendu dans une interview «ne plus vouloir faire de death métal depuis dix ans», mais laisser tomber le lyrisme au profit de structures aussi minimalistes exclut toute forme d’accroche à l’ensemble. Beaucoup de longueurs parmi ces morceaux qui font partie des plus courts de leur discographie… Les guitares, branchées ou pas, ne présentent que trop peu de mélodies et les claviers de Per Wiberg, parti après l’enregistrement de l’album, sont loin d’être aussi envoûtants qu’auparavant. Ennuyeux le mot est juste avec un titre aussi pesant que «Nepenthe». Bien que «The Devil’s Orchard», «Slither» et «The Lines In My Hand» apportent un peu de pep’s de leurs éléments parfois métalliques, la magie n’opère pas systématiquement Le manque de puissance est évident, pas forcément dans le son mais plutôt dans l’inspiration.
A première vue, cet album semble mauvais. En fait, pas vraiment, car Opeth a le chic en ce qui concerne les ambiances. Heritage n’en est pas dénuée grâce à quelques changements de rythmes incongrus ici et là, avec une bonne dose d’émotions comme sur «I Feel The Dark» ou la captivante «Folklore». On reconnaît des sonorités de claviers familières sur «Haxprocess» et la flûte de «Famine» représente bien l’accroche qu’on n’attendait plus.
En ce qui concerne la production, aucun bémol. Chaque instrument est parfaitement perceptible, le son est volontairement rétro mais loin d’être hors-sujet et Mike Akerfeldt maîtrise toujours ses vocalises. Le mix de Steven Wilson est le fruit d’un travail minutieux et engagé, donc pour ce qui est de la démonstration, tout y est.
Heritage est tout sauf un album bâclé. Le boulot effectué est digne d’un groupe de cette envergure (et quelle pochette!), seulement l’inspiration est bien plus maigre que ce qui a pu être servi sur les autres albums. L’intention est honnête, on ne peut reprocher à Opeth de faire ce qui lui plaît, de s’éloigner des racines qui ont fait son succès, mais en attendant, cet album ne figure pas parmi les favoris de ce second semestre 2011. En attendant de voir la suite…
Laurent.
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