God Is An Astronaut – The End of The Beginning

Genre: post-rock           ®2002

On connait le post-rock pour son penchant mélancolique, parfois à la limite du dépressif, et pour les univers nouveaux que des groupes comme Sigur Ròs ou Mogwai ont insufflés à la musique contemporaine. Influencés par le jazz et l’expérimentation, ces formations ne laissaient pas encore place à l’électronique avant l’apparition du premier album des irlandais de God Is An Astronaut, The End of the Beginning via le label Revive Records. Le trio, composé des frères Kinsella (multi-instrumentistes) et de Lloyd Hanney (batterie), nourrit son post-rock aussi bien de l’ambient que du krautrock des années 70 pour un rendu bien plus froid que purement triste,  synthétique dirons-nous dans la mesure où les claviers sont omniprésents et ce, malgré la quantité d’arpèges de guitares qui se fondent dans le décor.

La force de ce premier effort réside dans le fait que l’on éprouve à travers cette froideur, une sensation de voyage interminable dans les fins-fonds de l’Espace, comme si nos amis avaient eu l’opportunité d’enregistrer leur album dans une satin orbitale. Les roulements de batterie de Hanney  y sont pour beaucoup dans cette bataille contre les trous noirs  (comprenez par là « musique soporifique ») mais et ce sont bien sûr les synthétiseurs qui sont à l’origine de la fibre de God Is An Astronaut, et ces derniers sont très forts dans un exercice particulier: exciter aussi bien que de relaxer. Ensuite libre à chacun d’apprécier ce fondu enchaîné de morceaux qui ne se démarquent finalement pas tant que ça les uns des autres, mais c’est un peu ce qui fait la particularité de The Beginning Of the End par rapport aux albums suivants: moins fouillé mais donnant plus l’impression que ces 11 titres forment une entité pour ne pas perdre le fil de l’odyssée.

Dénuée de parole, cette musique intéresse davantage pour son côté mystérieux que pour les émotions qu’elle dégage. On tente de l’étudier de A à Z mais rien n’y fait, cette absence d’humanité nous empêche vraiment de comprendre l’intérêt qu’on lui porte, alors on écoute sans trop réfléchir et on la laisse nous contrôler, c’est le moindre qu’on puisse faire. Et que dire de cette production fine qui met en avant un travail méticuleux au niveau des orchestrations, il s’agissait de redonner un coup de chiffon sur le blason du post-rock et m’est avis que le pari fut remporté haut-la-main.

Laurent.

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