Genre: death mélo-gothique ®2012
L’opus éponyme sorti en décembre 2009 fût une des meilleures surprises de la dernière décennie en matière de death mélodique. A des lieux d’avoir suivi les traces des (ex-)poids lourds suédois que sont Dark Tranquility, In Flames et Soilwork, les cinq d’Avatar avaient légèrement adouci le ton pour se focaliser sur la qualité des riffs, assassins malgré tout, des solos inventifs et des parties de chants souvent bluffantes. Le groupe avait alors l’attirail nécessaire pour attirer le respect et ce, dans une modestie des plus respectables, non seulement pour l’originalité dont sa musique fait preuve sur « Avatar » mais également pour la qualité des titres, à la fois simples d’accès et inspirés dans leur composition.
L’espoir d’un album de la même trempe pour 2012 n’était pas vain étant donné leur dernière performance et la marge qui sépare cette dernière à « Black Waltz ». Toujours en contrat chez Sony, et une nouvelle fois produit par son chanteur Johannes Eckerström, ce dernier méfait présente pour commencer une pochette pas aussi drôle qu’elle en a l’air, loin du mysticisme efficace de l’éponyme, bien qu’on connaisse l’esprit tordu d’Eckerström, ici maquillé en une sorte de maestro des fêtes foraines. Le titre de l’album signifie « danse sombre », ce qui laissait présager un album festif sauce Avatar, ou simplement quelque chose d’encore plus original.
Côté production, le son est toujours propre et moins agressif pour un rendu au barrières du rock. Ce n’est pas un problème en soi mais revenons plutôt sur nos attentes d’une nouvelle pièce qui s’annonçait festive. Hélas, ce n’est vrai que pour la cinquième piste, « Black Waltz », assez entraînante, bien mise en valeur par ce chanteur à la voix criée si singulière et surtout grâce à son clip fort sympathique, car outre ce bref plaisir, rien de ce que la formation nous avait offert sur son, rappelons-le, formidable album éponyme ne résonne sur ce quatrième méfait. Peut-être que « In Napalm » et « Torn Apart » laissent transparaître une once de prise de risque de bon goût avec un côté « pop-gothique » à la Paradise Lost, hormis cela, pas d’intro détonante à la « Out Of Our Minds », pas assez de refrains mémorables comme ceux des hits « The Great Pretender » ou « Deeper Down », et pas non plus de riffs tranchants qui ont cédé la place à des saccades aujourd’hui monnaies courantes et pour le coup usantes dans le death mélodique. On se tape même un rock’n’roll au chant mansonien (pardonnez les références) avec « Let It Burn », pas spécialement à côté de la plaque mais surprenant de la part d’un groupe au potentiel aussi énorme. Que pasa? Aurait-on décidé comme les copains, de rendre sa musique encore plus accessible quite à mettre de côté l’inspiration?
En tout cas une chose sur laquelle on ne peut rien reprocher aux Suédois pour ce « Black Waltz », c’est d’avoir conservé leur originalité avec un son bien à eux et toujours ce chant atypique. Trop soft pour être comparé à Crematory, et pas assez de chant clair pour être affilié à Before The Dawn, ce n’est vraiment pas dit que cet album aux influences gothiques évidentes ne s’adoptera pas avec le temps car l’ensemble n’est pas du tout difficile d’accès, le schéma de composition est relativement simple, seulement on n’y décèle pas ou peu d’accroches car souffrant de la comparaison inévitable avec « Avatar », « Black Waltz » n’est pas du tout la suite espérée. Rien n’est vraiment mauvais, c’est un death mélodique pas super violent (et pour être franc, le groupe s’identifie plus à des groupes comme Poisonblack qu’au death à proprement parler) même dans ses moments énervés qui pourrait franchement plaire à ceux qui n’ont pas goûté au prestige (dixit le chroniqueur dithyrambique pas énervant du tout) « Avatar », mais après nombreuses écoutes, la sauce ne prend tristement pas de A à Z. Espérons qu’il ne s’agisse que d’une évolution encore incomprise de notre part, et que le nom d’Avatar restera encré au top des saveurs exquises signée « Götenberg ».
Laurent.