1994. Année des chamboulements musicaux dont les répercutions ne se sentiront réellement qu’à partir de 2000. Le thrash technique de Machine Head et le métal hybride de Korn en seront les portes paroles principaux, mais il ne faut surtout pas oublier deux albums majeurs sortis quelques mois plus tôt: In The Darkside Eclipse d’Emperor, initiateur du black métal symphonique et bien sûr le troisème album « officiel » de Pantera, le terrible Far Beyond Driven.
Le monde étant à peine remis du sulfureux Vulgar Display Of Power, voilà que son successeur arrive comme un boulet de canon dans le Billboard. Pour la première fois, un groupe de métal stagne à la première place pendant une semaine, et on en comprend tout à fait la raison: le groupe repousse encore une fois ses limites en matière de violence, accouchant d’un disque résolumment plus sombre et extrême que ses ainés. L’artwork ne laisse pas indifférent et met tout de suite en condition: qui aurait envie de se faire percer le crâne par une foreuse?! La question qui tue, on peut le dire, car finalement ce dessin (ou photo) représente assez bien l’effet produit par FBD.
C’est pour dire, le simple fait d’appuyer sur « play » nous envoie droit dans le mur d’en face avec un morceau d’ouverture sans consession, « Strength Beyond Strength ». Pas d’intro pour nous prévenir du tsunami qui nous renverse et nous noie dans un tourbillon de riffs incisifs et ulta-aigus. Les quatre ont mangé du lion et le plaisir est totalement partagé: une section rythmique Brown/Paul (basse/batterie) toujours plus groovy, un Dimebag à l’aise aussi bien dans le riff de dix tonnes que dans le solo virtuose et un Philou plus barré au chant encore plus masculin. Terry Date s’est arrangé pour apporter un son neuf aux Texans, proche du son de Cowboys From Hell mais encore plus heavy, d’où ce sentiment de se prendre une série de baffes pendant une bonne heure.
Possédant les titres imparables que sont les punchy « Becoming », « 5 Minutes Alone » et « I’m Broken », récompensée aux Grammy Awards pour la « meilleure prestation métal » en 1995, Far Beyond Driven a plus d’un tour dans son sac et dépasse son prédécesseur en terme de surprise. Sans compter sur les titres les plus connus, la lutte se voit marquée d’un temps d »arrêt par le seul morceau dispensable, la bizarroïde « Good Friends & A Bottle Of Pills » heureusement assez courte pour permettre à « Hard Lines Sunken Cheeks » de restaurer progressivement notre envie de tout casser avant que « Slaughtered » n’incite au brisage de nuque. La suite des évènements est marquée par un penchant plus mid-tempo et mélodique mais néanmoins robuste avec « 25 Years » et « Shedding Son », qui préparent le terrain à la meilleure partie de l’album, les trois formidables morceaux qui le concluent à savoir la presque death « Use My Third Arm », le missile « Throes Of Rejection » avec le jeu de batterie infernal de Vinnie et enfin la fidèle reprise du « Planet Caravan », témoin de l’amour qu’a toujours éprouvé Pantera pour Black Sabbath.
Aussi important que ses ainés, Far Beyond Driven reste à ce jour mon préféré de leur discographie. Il se démarque par une nervosité et une noirceur que nul autre album n’arrive aussi bien à exprimer si ce n’est sur son non moins excellent sucesseur The Great Southern Trendkill dont mon appréhension est encore différente. Bref, un Pantera au sommet de son art qui règne en maître sur la vaste contrée du heavy métal. Titanesque.
Laurent.
Metallica is better besuace they are still here longevity wins. James Hetfield can not win a vocal battle with too many singers, but he kicks Phil Anselmo right in the A@@.Pantera was OK but they were completely derivative. Metallica spawned a genre. They are on the Mount Rushmore of Rock as far as I am concerned.The loss of Dimebag was tragic, I would have liked to have seen them evolve without Phil Anselmo but we will never know what was to be.
Thanks for your comment. Metallica and Pantera didn’t make the same music during the 90’s. James Hetfield voice’s is melodic and nice for thrash metal and ballads, while Phil Anselmo was inspirated by hardcore.