Suite au succès interplanétaire de Gorillaz (2001), les inséparables 2D (chant), Murdoc (basse), Russel (batterie) et Noodle (guitare), enfermés dans le Kong Studio, s’obstinent à ne pas voir la réalité en face. Pour eux, leur album est un échec total mais il n’est pas question de baisser les bras. Un second est en préparation et… et il est temps de raconter la version réelle des faits car notre monde n’est pas né de l’esprit de Jamie Hewlett, bon sang…
Reprenons: suite au succès interplanétaire de Gorillaz (2001), Damon Albarn profite de cet essor d’inspiration pour se concentrer simultananément sur le septième album de Blur, Think Tank (2003) et sur les prémices de ce qui sera le deuxième album de Gorillaz. Mis en boîte au Studio 13 sous la direction du Dj Danger Mouse, Demon Days a sollicité plus de temps à ses géniteurs que son prédécesseur et nul besoin d’être musicologue pour s’en apercevoir. Moins brouillon tout en incorporant de nouvelles influences, cette nouvelle galette suit à peu près le même schéma à savoir un enchaînement de titres indépendants les uns des autres sans qu’aucun ne soit dispensable.
Plus accessible que Gorillaz, Demon Days a plus d’un tour dans son sac. La musique électronique s’est insérée sans qu’on s’en rende vraiment compte grâce à des petits bijoux comme « O Green World », « All Alone » ou la dansante « Dare ». Quant aux featuring, ils sont là pour casser la barraque. Le premier single, « Feel Good Inc. » avec De La Soul, fait carton plein. Rythmé, à la ligne de basse méga-simple mais si fluide, ce morceau séduit par les rires schizophréniques et le flow unique des rappeurs légendaires qui se fondent dans une musique pop et lumineuse. Neneh Cherry s’occupe des coeurs sur « Kids With Guns » tandis que Bootie Brown balance un rap incisif (surtout pour les tympans!) sur « Dirty Harry » et que l’acteur Dennis Hopper (Easy Rider (1968), le « méchant » dans Speed (1995)) joue les narrateurs sur « Fire Coming Out Of The Monkey’s Head ».
Extrêmement diversifié, Demon Days fût aussi étonnant par sa fraîcheur -encore d’actualité- que l’avait été son aîné. Posant une seconde fois les fondations d’une musique décidément hors-du-commun, ce second joyau à sa place au Panthéon des claques universelles de ma discothèque.
Laurent.