Quelques mois après la sortie de l’intrépide Kill ‘Em All (1981), les Mets s’envolent pour Copenhague afin de mettre en boite des titres enregistrés dans la foulée de leur premier album aux Sweet Silence Studios de Flemming Rasmussen. Epaulés par ce dernier, les « Four Horsemen » produisent eux-même leur deuxième progéniture et bouclent ainsi neuf titres qui n’ont pas grand chose à voir avec la fougue habituelle du heavy, marquant alors le début d’une histoire d’amour entre le thrash et des éléments progressifs qui vont faire passer Metallica pour des intellos à la différence de leurs comparses de Slayer ou du thrash new-yorkais. Plus proche de Rush et de la NWOBHM que du punk hardcore, Ride The Lightning est moins direct que son prédécesseur néanmoins le thrash y est exploité de façon à donner un son plus lourd sans perte d’agressivité.
Terrifiante, cette chaise électrique perdue dans un chaos total. James Hetfield a toujours défendu la peine de mort et le chanteur a décidé d’en faire le thème principal de ce disque d’où son intitulé. Rassurez-vous, en écoutant tranquillement RTL (pas la station de radio, enfin!) dans votre fauteuil, il ne court aucun risque d’électrocution, en revanche le coup de foudre au sens figuré est instantané avec l’intro acoustique de « Fight Fire With Fire » et la puissance de feu (c’est le cas de le dire!) de sa rythmique. Le coup de fusil est donné, nous voilà donc parti pour cinquante minutes d’extase d’un métal à la fois sincère et peaufiné au millimètre où se croisent pour la première fois gros thrash saignant (« Fight Fire With Fire », « Trapped Under Ice ») et passages acoustiques, notamment la première semi-ballade des Mets et cultissime « Fade To Black ». Le quatuor a certes ralentit le tempo mais il n’est pas question de passer à côté du solo de « Escape », de l’écrasante « Creeping Death » au thème inspiré du film « Les Dix Commandements » (et deuxième morceau le plus joué par le groupe en live), de la complexe « For Whom The Bell Tolls » et encore moins à côté de l’instrumental « The Call Of Ktulu » dont la magnifitude n’a d’égale que les autres instrumentaux des Mets.
Point d’ancrage d’une série d’albums qui va porter Metallica sur les devants de la scène metal en général, Ride The Lightning est tout comme ses deux successeurs, un des albums les plus appréciés de leur discographie. Il n’est pas celui que je préfère en revanche la qualité qui s’en dégage force mon admiration et le place aux côtés de Bonded By Blood (1984, Exodus) parmi les premiers albums de thrash les plus marquants.
Laurent.