Instinctivement, que l’on soit rockeur ou un minimum cultivé, un simple contact avec le nom AC/DC renvoie dans 90% des cas au morceau le plus mythique du groupe, « Highway To Hell ». Il est vrai que l’album du même nom ne contient aucun défaut et qu’il est certainement le plus emblématique de la période Bon Scott, la plus appréciée de la communauté rock en règle générale. T.N.T (1975) aussi fait partie des albums favoris des hardos ce qui entraîne parfois des oublis intolérables envers les évènements passés entre 1975 et 1979. Sachez messieurs-dames qu’en 1977, juste avant le remplacement de Mark Evans par Cliff Williams au poste de bassiste, est sorti l’un des meilleurs albums de hard rock de tous les temps -vision subjective- à savoir le plus électrique d’AC/DC, le bien nommé Let There Be Rock. Bon sang mais une vraie tuerie ce disque! Cruellement simple mais habité d’une fougue rarement exprimée à ce point là par les Australiens.
Enregistré à Sidney au studio Albert, Let There Be Rock va droit au but et ne cède jamais la place à l’ennui. Quarante minutes de riffs incessants, plus orientés hard que blues portés par la section rythmique impeccable du couple Rudd/Evans. Puisqu’on connaît très bien AC/DC, la similitude entre les morceaux passe au second plan donc il suffit de mettre le son au maximum pour se faire attaquer par les solos d’Angus Young et par la voix criarde de Bon Scott. Excitation assurée avec la tonitruante « Let There Be Rock », inhabituellement rapide, « Dog Eat Dog » avec son refrain bon à chanter en choeur ou « Whole Lotta Rosie » et son solo furtif. En fait ce n’est pas compliqué, chaque titre est une perle et apporte sa dose d’adrénaline.
Nouveau logo, nouveau style, AC/DC est plus fort que jamais en cette année 1977 où le punk commence à faire sérieusement parler de lui avec l’arrivée des Ramones, Clash, The Saints etc… sans écraser pour autant le hard rock et encore moins le heavy metal encore jeunes avec lesquels il fusionne à la fin des 70’s pour donner naissance à la NWOBHM. Bref en cette période, les Australiens semblent invincibles et confirmeront cette ténacité avec l’oublié Powerslave (1978) puis en réalisant une oeuvre charnière: Highway To Hell. « Let There Be Rock », on vient de vous dire, allez qu’est-ce que vous attendez?! Tous à vos sonos!
Laurent.