L’histoire de la musique ambient débute officiellement avec Brian Eno dont lui-même a inventé le terme -et non un journaliste, une première- lors de l’écriture de musiques destinées à détendre l’atmosphère dans les salles d’attentes des aéroports. Totalement anti-stimulant, l’ambient est une évolution de la musique classique minimaliste popularisée par La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich ou Philip Glass.Le synthétiseur en devient l’unique porte-parole à ses débuts ce qui génère au premier abord une ambiance froide et sinistre, mais je rappelle que le but principal de ce genre de musique est la relaxation. On appuie sur play, on s’allonge et on attend, quite à s’endormir.
Quatre pistes allant de neuf à dix-huit minutes avec seulement deux types de claviers: le piano et l’imitation vocale. Ne vous aventurez dans cette expérience que si vous ressentez le besoin de découvrir autre chose que des musiques utilisant des schémas de composition similaires. Ici point de métronome, les claviers en mouvement de balancier s’occupent à eux seuls du rythme, terme dont l’absence serait d’autant plus justifiée. De ce fait, la musique est en harmonie avec tout ce qui l’entoure en particulier la respiration, le pilier principal de la relaxation.
Aujourd’hui encore, l’ambient reste l’un des plus efficaces moyens de détente. Peu après la sortie de Music For Airports, des compositeurs du monde entier ont utilisés la nature comme substitut aux synthétiseurs cependant la méthode Eno n’a pas été délaissée pour autant, en témoigne le génie moderne Tim Hecker. Le genre évolue au début des 90’s vers l’ambient house grâce au duo The Orb puis à l’Intelligent Dance Music initiée par Autechre et Aphex Twin. Que l’on se fasse chier ou non, l’héritage de cet album est incontestablement important et c’est pourquoi il est intéressant d’y prêter une oreille. Pour ma part, il s’agit d’un chef-d’oeuvre, ni plus, ni moins.
Laurent.