Green Day – American Idiot

Genre: punk/opéra-rock              ©2004

On peut très bien aimer les plus underground des groupes de metal extrême tout en appréciant des musiques plus « teens » et « commerciales » comme on s’amuse à le dire. Au début des années 2000, la pop-punk succède au skate-punk (bien que ces deux catégories soient intimement liées) avec l’arrivée des insupportables Good Charlotte et autres Bowling For Soup. A l’annonce d’un nouvel album succédant au peu connu Warning (2000), rien ne laisse prétendre que Green Day a pour projet un album d’opéra-rock. Rien à voir avec A Night At The Opera bien entendu, mais ce principe d’album-concept consistant à retracer la vie d’un personnage inventé de toute pièce par Billy Joe Armstrong (chant, guitare), Jesus Of Suburbian, change considérablement la donne. Exit le 100% pop-punk, American Idiot marque une nouvelle ère de maturité et d’engagement politique: Green Day est enfin un vrai groupe de rock.

En vérité, nous sommes dans une situation bien délicate. Une partie de ma conscience a subi pendant des mois le lourd fardeau médiatique de certains titres devenus aujourd’hui presque indigestes, tandis que l’autre retrace les meilleurs moments du lycée à l’écoute d’American Idiot. En restant objectif, il y a un tas de chose à raconter sur ce disque: « Wouhou, un pas de géant a été fait avec deux morceaux de neuf minutes (« Jesus Of Suburbian », « Homecoming »), une première pour Green Day. « Holiday », « American Idiot » sont de sacrés tubes ». ou dans le sens contraire, « Green Day semble avoir vendu ses fesses à Reprises Records avec « Boulevard Of Broken Dreams » à la mélodie pompée sur « Wonderwall » d’après Liam Gallagher ». Epargnez-moi vos salades… Chaque album de Green Day marque une époque et c’est à chaque fan de se retrouver dans l’un d’entre eux. Pour moi, Dookie (1994) fut le plus marquant mais American Idiot n’a pas été boudé pour autant. Très accessible, Green Day l’a toujours été, ce n’est pas une nouveauté. Des tubes partout, Green Day a toujours été doué pour ça, ce n’est pas une nouveauté. Alors oui, il y a du changement dans la manière d’interpréter le punk-rock avec des morceaux à moitié folk (« Jesus Of Suburbian », « Give Me Novocaine », la ballade « Wake Me Up When September Ends ») même si celui de Dookie fait parfois surface avec « St. Jimmy », « She’s Rebel » ou « Letterbomb », mais il peut-être préférable de prendre un peu plus ce groupe au sérieux.

Etait-il nécessaire de rédiger un article aussi inexplicite, je n’en sais trop rien. American Idiot a quelque peu monopolisé la scène rock durant 2004-2005 et m’est avis que beaucoup leur en veulent pour ça, mais que voulez-vous? Les goûts de chiottes du public, des chansons formatés pour faire plaisir aux labels, aucun passionné de musique ne peut en réchapper. C’est pourquoi il est parfois conseillé de caresser ce genre de situation dans le sens du poil pour ne pas rester aveugle devant une telle institution. American Idiot n’a pas la stature d’un chef-d’oeuvre à mes yeux mais son efficacité ne m’a jamais été étrangère. Gros succès ne rime pas forcément avec produit de consommation.

Laurent.

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