Le plus célèbre des groupes de techno indépendants, qui doit ce succès au génie de son fondateur Liam Howlett, revient en 2009 armé d’un missile anti-aliens nommé Invaders Must Die. Un retour des plus attendus après la sortie du single « Baby’s Got A Temper » (2002) puis de Always Outnumbered, Never Outgunned (2004) dont les critiques sont plutôt mitigées. Un album intéressant, varié et emprunt de nombreux clins d’oeil (Nirvana, Michael Jackson) mais pas aussi tonitruant qu’ont pu l’être les précédents.
Ce quatrième bébé marque le retour aux sonorités habituelles, ne cherchant pas l’innovation mais plutôt l’intérêt des fans qui en ont clairement pour leur argent. La grosse production assurée par Howlett lui-même adapte le style à l’air du temps, assurant la pérennité de ce son propre au groupe. Mais malgré ce sentiment de confort qui s’installe chez les habitués, qu’en est-il réellement de la créativité? Trop peu présente à mon goût. Invaders Must Die n’est pas un mauvais disque, loin de là puisqu’il offre quelques perles devenues des classiques (« Invaders Must Die », « Stand Up ») mais dans sa globalité, Howlett s’est juste contenté de renvoyer l’auditeur à un opus de sa discographie selon le morceau. Un concept qui refroidit quand on s’attend à des surprises comme Liam nous y a toujours habitué. Plus de ça, les danseurs/chanteurs Keith Flint et Maxim Reality ne sont pas mis en valeur, trop effacés dans le mixage -il suffit de comparer « Breathe » et « Take Me To The Hospital »- pour appuyer la facette rock, présente uniquement lorsque Dave Grohl apporte son soutien (« Run With The Wolves »).
L’ère The Prodigy touche à sa fin. Liam Howlett n’impressionne plus tandis que d’autres artistes comme les Chemical Brothers ou Justice apportent de la fraîcheur. Invaders Must Die se contente de faire danser et c’est ce qui lui a valu son succès, cependant il lui manque cette liberté, ce grain de folie punk, en clair ce génie qui dit merde à toutes les conventions. Espérons que le leader, pardonnez-moi l’expression, se sorte les doigts du c… dans le futur afin de nous remettre un peu de paillettes dans les yeux.
Laurent.