genre: post-metal apocalyptique ©2012
Deux ans de retard sur la concurrence pour une chronique de HD855 12b, le premier album des parisiens de Seaholder alias Guillaume (chant, guitare, samples), Nicolas (basse) et Olivier (batterie). Et alors? Ce n’est pas comme si le trio suivait une mode américaine périssable en quelques mois, hein. Atmosphère lourde, dissonances, absence de gaieté, planète détruite par la pire espèce animale de tous les temps qu’est l’Homme, les caractéristiques intègrent plutôt Seaholder dans la grande sphère du post-metal.
En toute franchise, il est difficile aujourd’hui pour un groupe de la trempe de Seaholder de faire mieux que les papas Neurosis, Isis et Cult Of Luna, ni même de les faire oublier en bouleversant des codes trop bien en place. Mais vu comme ça, un bon nombre de formations passeraient à la trappe malgré un savoir-faire certain, ce qui serait fort dommage, parce qu’en se plongeant (par exemple) dans HD855 12b, on s’aperçoit du potentiel à revendre de nos trois amis. Rien de nouveau ni vraiment d’exceptionnel à se mettre sous la dent en revanche, l’immersion opère dès « Skinball’s » car le trio ne fait jamais dans la surenchère d’effets sonores et se contente d’être sincère, avec en plus quelques passages trépidants comme le riff de « Scarecrow », la deuxième partie de « Red », la voix puissante de Guillaume sur « Fiction » ou la plus mélodique « Mr Crayfish » dans l’esprit de Maybeshewill ou Red Sparowes, rien que ça.
Contrairement à d’autres qui se contentent de faire du postmachin parce qu’ils n’ont pas de repères ou juste parce que ça fait intello, Seaholder crache un propos sincère et plein d’humanité. La Terre va mal et personne ne bouge son derche, il n’y a pas de business à tirer de la thématique de HD855 12b, juste de quoi discuter autour d’une table et même organiser des conférences plus percutantes que celles de la WWF. En attente de la prochaine offrande sur le qui-vive.
Laurent.