genre: nü-metal ©2003
Pour beaucoup de personnes, Limp Bizkit représente la tare du metal, LE groupe à bannir d’urgence en raison notamment de la personnalité égocentrique de son leader, le provocant Fred Durst, une sorte de Booba américain avant l’heure mais avec toutefois le talent de composition en plus. Arrivé en 1997 avec un premier disque, Three Dollars Bill, Yall (1997), considéré comme le plus sérieux de sa discographie, le combo de Jacksonville est un des premiers avec (HED)p.e à mélanger rap et son kornien avec une efficacité qui marquera sa génération, my generation (pas drôle), avide de guitares accordées plusieurs tons plus bas.
Après trois albums remplis de hits en puissance, notamment Chocolate Starfish… qui est dans le top 3 des skeuds que j’ai le plus écouté dans ma misérable vie de fan éternel de néo (même discours que pour Orgy), Fred Durst se brouille avec le guitariste Wes Borland qui finit par quitter le navire pour aller fonder l’excellent groupe Black Light Burns. Alors qu’on pensait l’aventure finie, le frontman annonce qu’il prend des cours de guitare pour assurer lui-même la six cordes, avant de redescendre sur Terre en contactant Mike Smith de Snot. Dès lors commence dans la rapidité l’enregistrement de Less is More dont le nom se transforme en Results May Vary seulement quelques jours avant la sortie officielle. Un premier single, « Eat You Alive », apporte une première approche honorable du nouveau Limp Bizkit avec un riff puissant, sans touche hip-hop mais suffisamment énervée pour prendre aux tripes. Seulement voilà, les autres morceaux ne sont clairement pas à la hauteur niveau tubes qui décoiffent, le départ de Borland y étant pour beaucoup.
Les fans absolus des premières heures ne trouvent pas leur compte, surtout avec trois morceaux rapcore sur seize titres, avec un DJ Lethal quasi-transparent. Compréhensible. Néanmoins si on fait preuve de (beaucoup) de patience, on finit par reconnaître la qualité de certaines mélodies et se ficher de ce qui à pu leur passer par la tête pendant la composition. Beaucoup de titres calmes, et parmi eux, la reprise du « Behind Blue Eyes » des Who, composée pour la B.O du film Gothika, que je trouve personnellement très réussie. « Head For The Barricade » est un des morceaux les plus catchy avec un esprit bien Limp Bizkit ancienne époque, tandis que « Almost Over » et « The Only One » arrivent à casser la platitude des autres pistes.
Sans mériter de finir dans le vide-ordures, ce quatrième méfait n’apporte aucune pierre à l’édifice. Ce nouveau son relève plus du manque d’inspiration que d’une réelle volonté de changer. Jusqu’à sa pochette presque ridicule. Il recèle toutefois de morceaux qu’on prend plaisir à écouter de temps en temps, mais rien de bien extraordinaire. À réserver à celles et ceux qui écoutent beaucoup de metal alternatif, qui n’ont pas peur de changer leurs habitudes et qui sont prêts à pardonner les écarts.
Laurent.
Line-up: Fred Durst (chant), John Otto (batterie), Dj Lethal (DJ), Sam Rivers (basse), Mike Smith (guitare)