Genre: KoRn ©2010
On croyait le légendaire quintette de Baskerfield, devenu quatuor après le départ de son lead guitariste, définitivement dans les choux depuis la sortie du négligeable Untitled dont la seule réussite eut été de foutre la frousse aux amateurs de groupes expérimentaux. C’est vous dire… Les mois passent, les fans se complaisent dans le groove d’antan tout en digérant avec difficulté la pilule du Hellfest 2007 -même si on n’y était pas- et ne pensent plus qu’à trouver un nouveau groupe de chevet.
Mais contre toute attente, une lueur d’espoir apparaît avec l’annonce d’un nouveau marteleur, Ray Luzier, connu pour avoir participé à l’excellent supergroupe Army of Anyone aux côtés de Richard Patrick (Filter) et deux membres des Stone Temple Pilots, suivie du single « Oildale ». Pas de trip indus bizarroïde à l’appel mais le gros son d’antan qui va droit au but (pas de slogan footballistique, merci) avec un refrain qui marque les esprits, en l’espace de quelques secondes, on comprend que KoRn nous fait un retour en force!
Inutile de vous cacher qu’il m’a fallu en vrai six ans pour me mettre dans cet album et réaliser que malgré l’absence de Head, il s’agit bel et bien d’un très bon cru des Californiens. La production a été confiée à un ami de longue date, Ross Robinson (Crusoé… hohoho), qui a rendu ses lettres de noblesse au mythe en lui faisant bénéficier d’un son propre et puissant, principalement concentré sur la batterie. La présence de Munky sans son binôme se veut toujours légèrement effacée même si les riffs sont bel et bien présents, tandis que la basse de Fieldy n’avait pas autant grogné depuis Untouchables. En terme de refrains, qui sont la clé de la succes-story du groupe, Davis s’en donne à coeur-joie sur des titres comme « Oildale », « Let the Guilt Go » ou « The Past ». Robinson oblige, l’atmosphère de Life is Peachy plane de part et d’autre (« Are You Ready to Live », « Holding All These Lies », « People Pleaser » qui c’est cependant pas un grand final comme à l’accoutumée) sur une lourdeur dans la continuité d’Untouchables.
S’il n’y a pas vraiment de titres à jeter, on note tout de mêmes des qualités moindres (« Lead the Parade », « Never Around » et son refrain plus énervant qu’entêtant) mais pas de quoi hurler à l’imposture. Les Big Boss sont de retour et le font savoir sans prétention.
S’étant sortis les doigts du fion, nos amis ricains sont revenus sur terre dans un but unique: faire plaisir aux fans. Sans avancée réelle si ce n’est le retour d’une cohésion plus forte que jamais, KoRn réussi son pari en cette belle année 2010 -au même titre que Deftones avec l’énorme Diamond Eyes- et nous promet un avenir plein de belles surprises… ou presque. La suite au prochain épisode.
Laurent.