Genre: métal gothique mélodique ®2012
Il est clair que chez Lacuna Coil, on ne suit pas l’exemple de la Tour de Pise: plus les années défilent, et plus la musique des Italiens se veut de moins en moins bancale, suivant les traces d’une lourdeur et d’une aisance remarquable à pondre des tubes à la pelle instaurées sur Karmacode. Toujours sous la tutelle de Century Media, le combo mené par le duo Christina Scabbia (chant) et Andrea Ferro (chant) à les épaules pour enfin passer au travers des étiquettes type « métal à chanteuse » ou « nü-métal mielleux » à cause des passages pop « à la Linkin Park ». Bref que d’idioties pour un métal devenu franchement agréable à écouter, bien orchestré sans pour autant aller chercher des plans techniques de midi à quatorze heures.
Initialement prévu pour le dernier trimestre 2011, la date de sortie est finalement repoussée au 23 janvier dernier, histoire de laisser saliver les quelques fans qui espèrent une évolution notable de la part de nos amis milanais. Le single « Trip the Darkness » n’avait honnêtement pas enthousiasmé plus que ça, titre assez plat malgré un refrain qui tente l’envolée lyrique. Mais tout comme les autres titres de l’opus et comme n’importe quel album de Lacuna Coil au final, il s’apprécie au fur et à mesure des écoutes.
Une chose n’a pas changé, c’est cette manie de scinder les albums en deux: tout comme ses prédécesseurs Karmacode (2006) et Shadow Life (2009), les gros tubes se situent dans la première moitié de l’album. Ainsi, les tubesques « Kill the Light », « Give Me Something » et « Upsidedown », naviguant entre Paradise Lost période Believe In Nothing ou même Symbol of Life et The Gathering, gaveront nos écoutilles de refrains mémorables et de riffs simplistes bien lourds et efficaces avant que des morceaux moins calibrés radio ne s’enchaînent sur la seconde partie de l’album pourtant pas si dégueulasse qu’elle en a l’air, car en dehors de la reprise du mythique « Losing My Religion » des R.EM (nostalgie des 90’s, viens à moi!) pas franchement tonitruante, les quelques « Intoxicated » et « Fire » prennent convenablement le relais en ce qui concerne le dynamisme des premiers morceaux. La note finale « My Spirit » laisse un arrière-goût de Type O Negative en moins charismatique tout de même, mais l’esprit est là, on se laisse porter par cette ambiance gothico-romantique comme Steele avait le don de créer.
Pas de réel changement au niveau des sonorités mais le groupe, ayant pris de l’assurance, a gagné en faculté à enchaîner les hits. Autre petit plus, pas de ballades soporifiques au piano, juste un petit « End Of Time » pour calmer l’affaire au milieu de l’album et le tour est joué. Sans rentrer dans l’analyse approfondie, qui ne servirait à pas grand chose pour un métal aussi conventionnel (mais pourtant authentique), Dark Adrenaline est un petit plaisir qui accompagnera volontiers le ménage du dimanche.
A n’écouter que si vous aimez couper votre whisky avec de l’eau.
Laurent.