White Zombie – Astro Creep: 2000 Songs of Love, Destruction and Other Synthetic Delusions of the Electric Head

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genre: metal OVNI   ©1995

La grande question qui nous turlupine depuis plus de vingt est de savoir si Robert Cummings, alias Rob Zombie, ne serait pas en réalité un extra-terrestre venu sur Terre sous forme d’une rockstar-réalisatrice de films, passionnée par l’Homme sous sa forme la plus démentielle et torturée. Génie artistique, le gus a pourtant mis un certain temps avant de faire connaître son art, inconnu au bataillon durant les 80’s et dont nous considérons de toute façon, à l’instar de Pantera, que la carrière commence réellement au début des 90’s.

La Sexorcisto (1992) a fait connaître le « son White Zombie » au monde entier, en partie grâce au soutien du label Geffen qui assure une diffusion large, mais également pour les quelques tubes qu’il contient, tel le mythique « Thunderkiss 65 » ou « Black Sunshine ». Classée dans le metal industriel en raison de son caractère Ministry-ien, la musique de Zombie est pourtant bien plus que le fruit d’une mode. L’aura de « sy-fi-horror movie » qui fournit la majorité des ambiances apporte au groupe un statut exclusif et inimitable. C’est en 1995 que White Zombie sort l’album de la consécration et son ultime chef-d’oeuvre, le monument Astro-Creep: 2000, véritable bible du metal inclassable et intemporel. Recrutant le batteur John Tempesta (Exodus, Testament) suite au départ d’Ivan de Plume, Sire Zombie a fait appel au grand Terry Date (Slipknot, Pantera, Soundgarden) pour la production, autant dire que le bougre sait s’entourer pour fournir un maximum de qualité. Groove à souhait, et possédant plus d’éléments indus que son prédécesseur, Astro-Creep: 2000 possède un son irréprochable, au mixage exemplaire, tellement balèze qu’il est toujours (et sera à jamais) d’actualité. Mais outre les exploits de production, c’est bien la qualité des titres qui fait baver de plaisir, grâce à des hymnes comme « Super-Charger Heaven », « Electric-Head Part. 2 » ou « More Human Than Human » avec son riff thrashy. Diversifié, l’album offre des titres indus ultra-sexys (« Real Solution #9 », « Grease Paint And Monkey Brains », le final « Blood, Milk and Sky » et ses sonorités orientales magnifiques) qui auraient pu faire des bande-son merveilleuses pour les films de Gregg Araki (l’adolescence, le sexe, les boîtes de nuit bien chaudasses, tu vois? si tu ne vois pas, va donc jeter un coup d’oeil à « The Doom Generation ») ou n’importe quelle séquence « night bar » d’un film de SF des 90’s. Bref, ce n’est que pour vous donner une impression de ce à quoi me font penser ces titres.

Si la nostalgie d’une époque où le heavy metal était en évolution constante, à la recherche de l’émotion plus que de la technique, joue un rôle prépondérant dans cette analyse, je maintiens qu’Astro-Creep: 2000 est l’album le plus représentatif de White Zombie, aussi bien pour ses qualités techniques que son originalité qui allait au-delà de tout courant musical. Un ovni qu’on aime ou qu’on déteste, dernier coup de maître avant le split en 1997 et une carrière solo réussie (Hellbilly Deluxe est un nid à tubes), et c’est pourquoi nous ne devons jamais oublier cet héritage de la musique qui innove, sans quoi, nous ne parviendrons jamais à faire face au point de non-retour qui nous tend au nez. Osez, amis musiciens, percer cet abcès de la « musique qui marche » au profit de le pérennité de cet art qui nous est cher. Je vous en conjure.

Laurent.

 https://www.youtube.com/watch?v=WdYvr2QpC3E

White Zombie – Astro Creep: 2000

Genre: horror metal indus        ©1995

Arrivé en plein explosion du metal industriel dirigé par Ministry, NIN, Godflesh aux Etats-Unis et par KMFDM et Oomph! en Allemagne, La Sexorcisto: Devil Music Vol.1 (1992), troisième album et premier succès du groupe White Zombie, fait partie de ces disques qui ont contribué à l’évolution du metal en mélangeant habilement thrash et indus avec pointe de groove. Trois ans après, Terry Date (Deftones, Pantera) succède à Andy Wallace pour produire l’album majeur des Zombies (pour ceux qui pensent que ce n’est pas La Sexorcisto), Astro Creep: 2000. En continuant de s’appuyer sur la thématique des films d’horreur et de mettre en avant les effets visuels, White Zombie peaufine un style bien à lui et évolue dans des sphères où personne d’autre n’a jamais osé s’aventurer.

Si la production de La Sexoricisto… reste discutable, il ne fait aucun doute que celle de cet album défie toute concurrence. John Tempesta, qui a pris la place de Ivan de Prume derrière les fûts, apporte en complément de la géniale bassiste Sean Yseult, un groove imparable, comme si Pantera s’était mis au metal industriel. Jay « J » Yuenger s’est accordé en Drop C pour obtenir un son méchamment plus lourd. Rob, quant à lui, se sert de sa voix unique au monde pour s’occuper de l’ambiance torturée et sombre. Les samples, jusque-là utilisés occasionnellement, font office de cinquième instrument sur cet album, quasi-omniprésents. Un ensemble de qualités ayant donné naissance aux tubes grandiloquent que sont « Supercharger Heaven » ou « More Human Than Human » dont le clip a mérité la récompense du meilleur clip hard rock au MTV Video Music Award. Le seul point noir de ce presque-chef d’oeuvre est l’uniformité générale des riffs de guitares en comparaison à La Sexorcisto.. ou à Demanufacture de Fear factory, autre monolithe du metal industriel (et moderne) sorti la même année, ce qui rend les écoutes successives un peu difficiles chez moi. Mais heureusement, Astro Creep ne nécessite pas 50000 écoutes pour être compris, la première écoute a tout de même eut l’effet escompté soit une bonne baffe! On peut tout de même compter sur une « Electric Head pt.2 » pour offrir une bonne dose de fun et de sonorités différentes.

Gros carton aux Etats-Unis, un peu moins en Europe, Astro Creep: 2000 sera influent pour les groupes mi-néo mi-metal indus à venir. En France, le représentant principal du metal industriel, Treponem Pal, injectera un groove similaire sur l’album Higher (1997). Un ultime coup de maître avant une triste séparation qui n’empêchera pas Rob Zombie de poursuivre sa carrière musicale avec le culte Hellbilly Deluxe. Incontournable!

Laurent.

 

Powerman 5000 – Tonight The Stars Revolt!

Genre: néo-indus                        ®1999

Un groupe de métal industriel du Massachussets, ça devrait bien en faire tilter certains. Si ce n’est pas le cas, pensez à un type passionné par les films d’horreur et ex-frontman d’une des formations les plus mythiques du métal (industriel) des 90’s. Maintenant que les choses sont un peu plus claires, passons à la carrière du demi-frère de ce mystérieux personnage, Michael «Spider» Cummings.

Créateur de l’ovni Powerman 5000 en 1992 en hommage au superhéros de BD Power-man, après avoir tapé dans la fusion rap/funk avec ses potes respectivement guitariste et bassiste Adam 12 et Dorian 27, Spider invite ces deux derniers à faire évoluer leur fusion en y incorporant des éléments thrash industriel à la Prong et la folie des Beastie Boys, qui donne un résultat assez surprenant à la sortie de True Force (1994) et encore plus percutant en 1996 avec Blood Spat Rating Suspense. Mais le succès du groupe débute vraiment à partir de la signature chez le label Dreamworks, qui permet une meilleure distribution de Mega Kung-Fu Radio! (1997), sorte de remastering des deux premiers opus.

Nous y sommes. Mi-1998, l’arrivée de Mike «M33» Tempesta à la six cordes change radicalement la donne: exit les influences funk, le combo officie désormais dans un registre occupé quelques années plus tôt par White Zombie agrémenté d’un son iissu du nü-métal émergent. Et quelques mois après paraît Tonight the Stars Revolt!, son premier gros succès interplanétaire, et grosse baffe à proprement parler. Cet opus n’est rien d’autre qu’un enchainement de titres plus percutants les uns que les autres, bien plus démonstratif et efficace que le Candyass (1998) d’Orgy qui marquait pourtant les premiers liens entre l’industriel et la vague post-Korn.

Les deux éléments marquants de cette période indus sont bien sûr les effets cybernétiques mais également les modulations de voix de son charismatique leader oscillant entre les intonations du demi-frangin (cf. Rob Zombie) et les phrasés à la Jonathan Davis. De ce mélange sont nées les pépites «Supernova Goes Pop», «Nobody’s Real» et «Automatic» pour désigner les plus marquantes, et d’une manière générale l’ambiance sombre qui plane sur TTSR. On peut ironiquement qualifier cette musique de «comic-book métal» à l’effet euphorisant où l’on se surprendrait après plusieurs écoutes à contempler le paysage accroupi sur le rebord d’une fenêtre comme le fond la plupart des super-héros.

Un souvenir mémorable de la transition 90-2000, où l’inspiration laisse de plus en plus de place au formatage radiophonique. Contrastant avec l’industriel allemand (KMFDM, Oomph!), plus dark et également plus martial, l’indus américain, davantage porté sur le post-punk dansant de Killing Joke, n’aura connu que quelques années de gloire avec White Zombie, Filter, Stabbing Westward, et Powerman 5000, ceci dit leur discographie 90’s est toujours d’actualité et le sera très certainement pour les générations à venir. Culte.

Laurent.