Dreadzone – Second Light

Genre: néo-dub          ®1995

Avec Dreadzone, le dub devient bien plus qu’un simple substitut du reggae. Originaire de Grande-Bretagne, le combo a suivi les traces du parrain du genre, King Tubby, ainsi que des artistes plus récents que sont The Disciples ou Zion Train. Après un premier album, 360°, passé relativement inaperçu, c’est avec Second Light que Tim Bran et Greg Roberts, les têtes pensantes, vont réaliser leur coup de maître.

Loin de là est l’idée d’écouter un tel album juste en générant des nuages de fumée. Les subtilités qui parsèment les neuf titres de Second Light relèvent du même niveau d’ingéniosité que les albums de Massive Attack, et ce n’est pas les tubes que sont « Little Britain » ou « A Canterbury Tale », aux ambiances différentes mais aux effets similaires, qui démontreront le contraire. Silent Night fait vibrer non seulement  par son couplet basse/batterie lancinant mais aussi par l’utilisation efficace du synthé et  par les quelques accompagnements présents par-ci par-là (violon sur « Captain Dread », choeurs sur « Cave of Angels » et « Out Of Heaven »), pour un peu qu’on apprécie les rythmes hypnotiques.

Sorti au milieu des 90’s chez Virgin, ce second joyau de Dreadzone traverse les années en procurant à chaque écoute la même impression: le disque semble être sorti le jour-même. Second Light a sa place parmi les classiques de ce renouveau du dub (peu nombreux sont-ils…) et peut-être même, si j’ose dire, parmi les classiques des productions d’Outre-Manche de sa génération. En gros, ça fait vachement beaucoup de bien par où ça passe!

Laurent.

Jon Wayne & The Pain – Follow Through

Genre: World reggae                          ® 2010

Habituellement issu de la Jamaïque noire, le reggae est une des seules musiques du monde entier qui n’a jamais trahie ses origines: rythme à quatre temps, tonalité mineure, la guitare skank (le fameux « gloing »), tant d’éléments dont on ne peut toujours pas se lasser. Les textes, centre d’intérêt de ce courant, dénoncent radicalement les travers des plus hauts rangs de la société quand il ne s’agit pas de parler du pénis d’untel mais toujours de manière subtile et poétique, la liberté d’expression est telle que tout le monde peut se sentir concerné par les thèmes abordés.

Jon Poids alias Jon Wayne est un artiste vivant à Minneapolis (Minnesota, Etats-Unis). Ancien toxicomane, c’est en formant ce groupe que le chanteur-guiatriste a choisi de faire une cure. La lutte contre la dépendance, le désir, les conséquences de la toxicomanie sur son entourage, que de sujets graves que le bonhomme préfère confier au grand public plutôt qu’à un prêtre sans répondant.

Deuxième opus du groupe, Follow Through est un savoureux mélange de reggae, de ska, de dub et de blues, qui serait comme la touche « blanche » de la musique,  un peu à la manière de Sublime. Une ribambelle d’instruments accompagne Wayne dans son discours: des harmonicas, des violons, des cuivres en plus de l’orchestre classique du genre. La voix est posée et belle, ça fait du bien aux écoutilles, et les textes relatant de l’Amour sont touchants de sincérité.

Aucun morceau n’est à jeter, un vrai voyage  dans un univers ensoleillé où le but est de siroter un cocktail maison sous un cocotier en réfléchissant à deux fois avant de vouloir corrompre sa propre personne dans les deux poisons de l’humanité: la drogue et l’argent. La pause parfaite.

Laurent.