Avec Dreadzone, le dub devient bien plus qu’un simple substitut du reggae. Originaire de Grande-Bretagne, le combo a suivi les traces du parrain du genre, King Tubby, ainsi que des artistes plus récents que sont The Disciples ou Zion Train. Après un premier album, 360°, passé relativement inaperçu, c’est avec Second Light que Tim Bran et Greg Roberts, les têtes pensantes, vont réaliser leur coup de maître.
Loin de là est l’idée d’écouter un tel album juste en générant des nuages de fumée. Les subtilités qui parsèment les neuf titres de Second Light relèvent du même niveau d’ingéniosité que les albums de Massive Attack, et ce n’est pas les tubes que sont « Little Britain » ou « A Canterbury Tale », aux ambiances différentes mais aux effets similaires, qui démontreront le contraire. Silent Night fait vibrer non seulement par son couplet basse/batterie lancinant mais aussi par l’utilisation efficace du synthé et par les quelques accompagnements présents par-ci par-là (violon sur « Captain Dread », choeurs sur « Cave of Angels » et « Out Of Heaven »), pour un peu qu’on apprécie les rythmes hypnotiques.
Sorti au milieu des 90’s chez Virgin, ce second joyau de Dreadzone traverse les années en procurant à chaque écoute la même impression: le disque semble être sorti le jour-même. Second Light a sa place parmi les classiques de ce renouveau du dub (peu nombreux sont-ils…) et peut-être même, si j’ose dire, parmi les classiques des productions d’Outre-Manche de sa génération. En gros, ça fait vachement beaucoup de bien par où ça passe!
Laurent.