Del Rey – Immemorial

Genre: Post-rock                             ® 2010

Petit groupe issu de Chicago, les Del Rey font partie du label indé Golden Antenna, qui a lancé les phénoménaux Maserati et From Monument To Masses. Premier opus du groupe à atterrir en Europe, Immemorial oeuvre dans un post-rock des plus avantgardistes. Bien plus qu’un simple assemblage de sonorités organiques et noise sur des plages interminables, l’opus regorge de petites mélodies éfficaces, d’envolées instrumentales parfois surprenantes, avec un groove omniprésent qui fait toute la différence.

Même quand les morceaux se veulent mélancoliques, on ne peut s’empêcher d’être sublimé par la technicité et surtout l’inventivité des musiciens. En témoigne le titre d’ouverture, « Return of the Son of Fog Rider », qui, long de ces onze minutes, est mené par une batterie martelante. C’est clair, la production est en béton, soignée au plus possible. « E Pluribus Unicorn », plus électrique, est empli d’inspiration. L’orgue se colle naturellement aux changements de rythmes fréquents, et les guitares sont d’une rare intensité. Petite pause avec « Innumeracy » et ses arpèges hypnotiques, sur fond de cymbales complètements agitées mais toujours discrètes. « Silent Weapons for Quiet Wars » débute par un clavier mis en avant, jusqu’à une montée en puissance soudaine, où les grosses guitares font mouche et la batterie est très inspirée du jazz. Un peu d’ambient avec « Ouisch » et sa cithare lointaine, et voici la dernière « longue » plage de ce Immemorial, « These Children That Come at You With Knives »; toujours en finesse, le jeu de batterie porte à merveilles une basse lancinante sur lesquels planent les guitares tantôt harmoniques, tantôt enragées.

L’album se clôt sur une petite plage, « Ancestral », posée où la reverb est maîtresse.

Dans le sillon de Maserati, Caspian et Pelican, Del Rey est en proie de devenir un groupe incontournable. Même si le groupe ne se veut pas spécialement innovant, la qualité de ses compositions à elle seule en vaut la chandelle, car il n’en fait jamais « trop », chose malheureusement un peu trop fréquente dans le style, ce qui incite les auditeurs à passer leur chemin. Prenez le temps de savourer ces sept morceaux chers lecteurs, avant que d’autres artistes virulemment médiatiques ne viennent s’accrocher à vos oreilles sensibles.

Laurent.

Anathema – We’re Here Because We’re Here

Anathema - We're Here Because We're HereGenre: Dream-rock                               ® 2010

 

7 ans d’absence. Même s’il y’a 7 ans, je ne connaissais que vaguement Anathema et son très bon Alternative 4 (1998), le groupe est devenu au fil des années un de mes groupes préférés d’Atmo-rock.

Le groupe a entamé sa carrière comme précurseurs du genre Doom-goth métal, au même titre que Type 0 Negative, Paradise Lost et My Dying Bride. Peu fan de cette période doom de la bande des frères Cavanagh, j’ai énormément plaisir à écouter ce qu’ils ont à offrir aujourd’hui. Et surtout ce We’re Here Because We’re Here.

On  comprendrait presque ces 7 années d’absence, à peaufiner ce joyau. C’est tout simplement beau, ça coule comme de l’eau claire dans la descente du Tarn.

Plus sérieusement, de « Thin Air » à « Hindsight », aucun morceau n’est à jeter. « Dreaming Light » sonne (presque!) comme les meilleurs chansons de Radiohead, « Everything » et son côté progressif plus qu’efficace, l’émotionnelle « Angels Walk Among Us » et ses influences pinkfloydiennes.

Après trois écoutes consécutives, après avoir analysé chacune des notes émanant de cet opus, il est évident qu’il s’agit de l’album le plus abouti du groupe, peut-être même le meilleur album de Rock Atmosphérique jamais réalisé. Un chef-d’oeuvre qui botte le cul à la concurrence (…quelle concurrence??) et dont on aura difficilement l’occasion de se lasser. Superbe.

9,5/10

Laurent.