Chauds comme la braise suite aux chiffres de vente resplendissants de leur premier bébé Core (1992), les californiens de STP ne tardent pas à lui pondre un successeur qui s’annonce moins grunge et plus encré hard rock traditionnel. Fini les gros clin d’oeil à Seattle, le groupe, outre les problèmes de drogue de son frontman, a pris le temps d’exploiter davantage sa marque de fabrique qu’est le savoureux mélange de folk, de psychédélique et de rock alternatif qu’on lui connait aujourd’hui pour envoyer ce qu’il a de mieux à nous proposer sur Purple.
Moins linéaire que son prédécesseur, efficacement produit par Brendan O’Brien (Pearl Jam, RATM, Incubus) et mieux mixé au niveau des instruments notamment pour ce qui est de la reverb de la Gibson et du grondement de la basse ce qui offre donc un son moins crado qui laisse place à une ribambelle de mélodies plus efficaces les unes que les autres, et ce sans jamais tomber dans quelconque mièvrerie innocente. Et en prime, on a le droit à une pochette à la fois bon enfant et colorée de manière à captiver l’auditeur/lecteur pendant une bonne partie de l’écoute.
Le morceau « Vasoline » qui fit office de premier single avait placé la barre très haut quant à la tournure musicale du groupe, avec son riff simple mais si mémorable, et son refrain où le timbre de Weiland fait mouche. Véritable machine à hits, Purple regorge de perles inoubliables comme « Interstate Love Song » et son jeu de basse tonitruant, l’écrasante « Silvergun Superman » assez proche de l’époque Core, les tranquilles « Still Remains » et « Big Empty » ou la fusée « Unglued » et son esprit punk très nirvanesque.
Une évolution remarquable de la part du groupe, qui malgré les annulations de plus en plus fréquentes des tournées promos, marquera les esprits en bonne et due forme. Peut-être sa meilleure offrande si l’on considère que Core ou que Tiny Music… (1996) n’ont pas le mérite d’être aussi complet au niveau de la qualité des compositions. A posséder.
Laurent.