Cinq années séparent With Teeth de son excellent prédécesseur The Fragile, période ô combien difficile pour le seul membre permanent et génie Trent Reznor alors en totale dépression. Mais en 2005, l’Homme aux doigts d’or ayant repris du poil de la bête, il enregistre plus orienté rock que d’habitude et bien plus simple sans pour autant être simpliste, car With Teeth compte une belle tripotée de tubes dans sa tracklist. On pourrait qualifier ce quatrième album comme étant un mix entre la spontanéité de Pretty Hate Machine (1989) et l’éclectisme de The Fragile.
Toujours produit par Reznor, With Teeth écope d’un son moins synthétique en dépit des nombreuses sonorités industrielles assises sur une lourde section rythmique réalisée par Twiggy Ramirez (ex-Marilyn Manson) à la basse et la légende vivante Dave Grohl à la batterie sur la plupart des titres, tandis que la guitare préserve ce côté légèrement en retrait et crado propre à NIN. Du début à la fin, Reznor & cie emportent l’auditeur dans des morceaux qui n’ont pas vraiment grand chose en commun entre eux, que ce soit au niveau des morceaux pop (« The Hand That Feeds », « All The Love In The World », « Everyday Is Exactly The Same ») ou des morceaux plus industriels (« The Hand That Feeds », Only »). Chaque piste de cet opus a sa petite particularité qui le rend unique et fortement appréciable, pour un peu qu’on puisse encadrer NIN dans ce registre moins expérimental et torturé.
Moins marquant que ses prédécesseurs mais très loin d’être le disque le moins intéressant d’un artiste ne manquant que très rarement d’imagination, With Teeth reste néanmoins dans le créneau de l’indus et s’apprécie davantage pour ses ambiances que pour le peu d’expérimentations qui le parsèment. En gros, du NIN complètement dans le coup malgré les apparences, donc on ne peut qu’en redemander.
Laurent.