Certains groupes vous parlent plus que d’autres après vous avoir foutu une sacrée branlée avec un premier EP de quelques titres qui vous font apprécier toujours plus un style. Car il faut dire que le death technique, c’est quand même quelque chose! Les américains de Nile et d’Atheist ainsi que les teutons de Necrophagist auront chacun laissé une trace dans l’histoire du death, montrant à la face du monde qu’il n’est pas que question de violence gratuite et simplicité d’esprit, chose qui est également fausse lorsqu’on parcourt les discographies de formations moins prise de tête comme Immolation et Morbid Angel.
Diskreet est depuis ses début épaulé par le remarquable label britannique Candlelight (Emperor, Vader), qui a annoncé peu avant la sortie de Engage the Mechanility que ce dernier était un cran plus dévastateur que l’EP. Et bien, il faut dire que nous n’avons pas affaire à une troupe d’escrocs: cet opus est effectivement remplit de bâtons de dynamite prêt à remettre en question l’adage «on ne peut pas déplacer les montagnes».
Derrière ce livret magnifique, à l’ambiance futuriste, se trouvent onze titres assez réussis portés par un duo de guitaristes virtuose, qui ont cherché à faire vibrer les écoutilles avec le plus de notes possibles sur des rouleaux compresseurs comme «The Fall of Mankind», «Graves» ou «We Are Legion», mais le plus intéressant dans tout ça réside dans l’exécution de solis très techniques et mémorables plus de ça, en particulier celui de «Bishop of War» mais également ceux des premiers titres «Valley of Kings» et «Serpents Tongue».
On pense pas mal à Aborted dans l’ambiance et cette volonté d’écraser l’auditeur. L’arrivée du growleur Stephen Babcock offre un plus à la puissance des morceaux, mais ce petit bol d’air frais n’est pas non plus dénué de défauts. En effet, si technicité il y a, la production met un peu trop l’accent sur la batterie qui, bien qu’excellente soit-elle, étouffe quelque peu les grattes ainsi que le groove de la basse. Et force est d’admettre qu’une certaine linéarité se fait sentir, mais rappelons que le death n’a pas été inventé pour les prises de tête.
Un premier album réussi pour un groupe qui se réserve un bel avenir, un bel hymne à la brutalité qui tient l’auditeur en haleine durant tout son acheminement.
Laurent.