Avenged Sevenfold – Hail To The King

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genre: semblant de heavy metal   ©2013

Il arrive un moment où rétablir la vérité devient nécessaire, surtout avec A7X. Encore considéré comme un groupe de metalcore alors qu’il n’exerce plus dans ce style depuis 2003, et régressant en matière de bon goût à chaque sortie d’album, le combo californien en est venu à un point où il fait dans le plagiat tout en essayant de prendre les metalheads pour des cons, prétextant un « hommage » à des groupes dont l’influence se veut quasi-inexistante. Car selon les dires de M. Shadows, chanteur et leader, « Hail To The King sonne plus blues rock avec des influences classic rock et heavy metal traditionnel ». Pluie de rires…

La mort du talentueux batteur The Rev nous a laissé une sacrée cicatrice, que l’arrivée d’Arin Ilejay (Confide) ne compensera pas. Contrairement à la description du chanteur, ce sixième album est un concentré de heavy metal plus basique que basique, et n’est qu’en vérité une pâle copie du Metallica version 1991 sur la plupart des titres. Voilà, c’est dit. Il n’y a que ça qui me vient en tête à l’écoute de cette arnaque, avec en plus des titres mal interprétés, aucune prestance dans le chant, aucun riff mémorable. Deux exemples, « This Means War » pompe grossièrement « Sad But True » tandis que « Coming Home » essaye de sonner comme du Dio mais sans une once de crédibilité.

Même pas UN morceau qui sort du lot, ça faisait déjà un moment qu’il était difficile d’écouter un album d’A7X d’une traite mais là, on atteint le fond. On a le droit d’aimer cet album de heavy metal classique, mais il est interdit de dire que c’est un bon Avenged Sevenfold parce qu’on est quand même à des années-lumières de Waking The Fallen. Ça suffit, on n’en peut plus de ces groupes qui continuent à persévérer dans la mièvrerie.

Laurent.

Line-up: Mr.Shadows (un chanteur qui raconte des mythos), Zacky Vengeance (guitare), Synyster Gates (guitare), Johnny Christ (basse), Arin Ilejay (batteur du niveau de Lars Ulrich)

Limp Bizkit – Results May Vary

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genre: nü-metal                      ©2003

Pour beaucoup de personnes, Limp Bizkit représente la tare du metal, LE groupe à bannir d’urgence en raison notamment de la personnalité égocentrique de son leader, le provocant Fred Durst, une sorte de Booba américain avant l’heure mais avec toutefois le talent de composition en plus. Arrivé en 1997 avec un premier disque, Three Dollars Bill, Yall (1997), considéré comme le plus sérieux de sa discographie, le combo de Jacksonville est un des premiers avec (HED)p.e à mélanger rap et son kornien avec une efficacité qui marquera sa génération, my generation (pas drôle), avide de guitares accordées plusieurs tons plus bas.

Après trois albums remplis de hits en puissance, notamment Chocolate Starfish… qui est dans le top 3 des skeuds que j’ai le plus écouté dans ma misérable vie de fan éternel de néo (même discours que pour Orgy), Fred Durst se brouille avec le guitariste Wes Borland qui finit par quitter le navire pour aller fonder l’excellent groupe Black Light Burns. Alors qu’on pensait l’aventure finie, le frontman annonce qu’il prend des cours de guitare pour assurer lui-même la six cordes, avant de redescendre sur Terre en contactant Mike Smith de Snot. Dès lors commence dans la rapidité l’enregistrement de Less is More dont le nom se transforme en Results May Vary seulement quelques jours avant la sortie officielle. Un premier single, « Eat You Alive », apporte une première approche honorable du nouveau Limp Bizkit avec un riff puissant, sans touche hip-hop mais suffisamment énervée pour prendre aux tripes. Seulement voilà, les autres morceaux ne sont clairement pas à la hauteur niveau tubes qui décoiffent, le départ de Borland y étant pour beaucoup.

Les fans absolus des premières heures ne trouvent pas leur compte, surtout avec trois morceaux rapcore sur seize titres, avec un DJ Lethal quasi-transparent. Compréhensible. Néanmoins si on fait preuve de (beaucoup) de patience, on finit par reconnaître la qualité de certaines mélodies et se ficher de ce qui à pu leur passer par la tête pendant la composition. Beaucoup de titres calmes, et parmi eux, la reprise du « Behind Blue Eyes » des Who, composée pour la B.O du film Gothika, que je trouve personnellement très réussie. « Head For The Barricade » est un des morceaux les plus catchy avec un esprit bien Limp Bizkit ancienne époque, tandis que « Almost Over » et « The Only One » arrivent à casser la platitude des autres pistes.

Sans mériter de finir dans le vide-ordures, ce quatrième méfait n’apporte aucune pierre à l’édifice. Ce nouveau son relève plus du manque d’inspiration que d’une réelle volonté de changer. Jusqu’à sa pochette presque ridicule. Il recèle toutefois de morceaux qu’on prend plaisir à écouter de temps en temps, mais rien de bien extraordinaire. À réserver à celles et ceux qui écoutent beaucoup de metal alternatif, qui n’ont pas peur de changer leurs habitudes et qui sont prêts à pardonner les écarts.

Laurent.

Line-up: Fred Durst (chant), John Otto (batterie), Dj Lethal (DJ), Sam Rivers (basse), Mike Smith (guitare)

Orgy – Punk Statik Paranoia

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genre: nü-metal industriel                ©2004

Il y a des années de ça, bien avant de sombrer dans la facilité déconcertante du dubstep, Orgy était un des meilleurs représentants du néo-metal industriel aux côtés de Filter, Powerman 5000, Spineshank ou Static-X, et un des derniers survivants d’un genre en total déclin. Des tubes à tour de bras, pas forcément connus sur le territoire français puisque leurs albums n’étaient disponibles qu’en import et leurs clips rarement diffusés sur MTV® France. Vapor Transmission (2000) est à ce jour l’album que j’ai le plus écouté de toute ma misérable vie d’éternel fan de néo, suivi de peu par l’ultime révérence de la bande de Jay Gordon, le non moins excellent Punk Statik Paranoia, moins tubesque mais plus mature, plus sombre et complètement hors du temps.

Plus sobre que son prédécesseur, ce troisième bijou se veut plus posé, moins porté sur le chant aigu et casse-tête (mais tellement séduisant) habituel de Gordon. Le son des grattes est également moins criard, mieux mixé par nos amis themselves, et le tout sonne globalement moins robotique sans pour autant dénaturer la patte des Californiens. On retrouve la lourdeur de KoRn dès le premier titre « Beautiful Disgrace » avant d’enchaîner sur des sonorités plus proches de Sevendust ou Fuel sur « Vague », « Ashamed » et « Inside My Head », les deux morceaux les plus catchy du skeud.  Très varié, ce dernier laisse place à des morceaux également mid-tempo comme « Make Up Your Mind » ou « Pure » que n’aurait pas renié un groupe comme Staind, sans toutefois aller jusqu’à une telle hauteur émotionnelle. Rien de particulier à ajouter sur les autres titres qui sont tous aussi bons, et possèdent chacun un détail qui fait la différence.

Sans aucune prétention, Orgy a accouché en cette année 2004 d’un album à la fois puissant et sobre, beaucoup plus orienté metal alternatif avec toutefois des synthés bien présents en arrière-plan. Généralement l’album le plus apprécié du groupe pour sa maturité et c’est tout à fait compréhensible, ce n’est que pour une raison tout à fait personnel et idiote (que vous ne connaîtrez jamais) que Vapor Transmission préserve la première place. Les fans de Rob Zombie, Manson, Stabbing Westward, Powerman 5000 et de néo-metal indus tout simplement trouveront parfaitement leur compte avec ce groupe qui fut exceptionnel. J’insiste bien sur le « fut ».

Laurent.

Line-up: Jay Gordon (chant), Ryan Shuck (guitare lead), Amir Derakh (guitare-synthé), Paige Haley (basse), Bobby Hewitt (batterie)